Nous n'avons pas un, mais deux pouls ! On vous explique à quoi ils servent
Une équipe de chercheurs a découvert l’existence d’une deuxième onde de pouls. Nommée onde de flexion et plus discrète que l'onde principale, elle pourrait servir à améliorer certains diagnostics.
Nous n'avons pas une onde de pouls mais deux. C'est ce que révèle une équipe internationale de scientifiques dans la revue Sciences Advances. Cette deuxième onde s'appelle onde de flexion et s’observe notamment par échographie. L’onde principale quant à elle, est celle qui peut se palper au niveau du poignet et de la carotide.
Elle permet de déterminer l’état de santé des artères mais aussi à contrôler la fréquence cardiaque d’une personne inanimée ou faisant un effort physique.
Une onde identifiée dans la rétine
À l'origine de cette découverte : une équipe scientifique issue d'une collaboration internationale entre l’Inserm, l’Université Claude Bernard Lyon 1 et le Centre Léon Bernard, pilotée par Stefan Catheline chercheur à l’Inserm au sein du Laboratoire des applications thérapeutiques des ultrasons.
C'est lors d’un test de l’holographie laser doppler, un outil d’analyse
de la rétine, que l’équipe de Stefan Catheline, a mis en évidence une seconde onde "beaucoup plus lente" que l'onde de pouls. À la demande du concepteur, les scientifiques testaient cette machine dont l'objectif était de calculer la propagation
de l’onde de pouls dans la rétine.
Pour confirmer leur découverte, les chercheurs ont réalisé une nouvelle mesure au moyen d'une échographie au niveau la carotide, qui a confirmé l'existence des deux ondes.
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Un futur "outil clinique" ?
Le premier intérêt est médical : "avec l'onde de
flexion que nous décrivons ici, dont la vitesse lente va d'un dixième à un
millième de mètre par seconde selon le diamètre de l'artère, il est plus facile
d'étudier le signal sur des fragments très courts et avec d'autres types
d'appareil que l'échographie, en particulier la radiographie et l'IRM. Un millimètre suffit pour obtenir une valeur précise permettant par exemple d’évaluer l’état des artères dans la rétine" a expliqué Stefan Catheline cité dans un communiqué de l'Inserm.
Autre avantage lors d’un examen clinique, l’onde de flexion pourra informer sur la rigidité de la paroi veineuse. Dans les veines, donc, là où l'onde principale n'est plus détectable. Néanmoins pour que cela soit un "outil clinique" des tests avec des humains sont indispensables pour lier vitesse de propagation et élasticité de la paroi.
Pourquoi la découverte est si récente ? C'est par hasard que les chercheurs ont décelé la seconde onde. Comme l'explique Stefan Catheline dans le communiqué de l'Institut : "si elle n'avait jamais été décrite, c'est tout simplement parce qu'elle n'était pas recherchée."