On vous explique pourquoi la pollution de l'air altère la qualité du sperme
Les hommes habitant des régions polluées ont des spermatozoïdes de moins bonne qualité, selon une étude chinoise. Le rôle des particules fines est particulièrement pointé du doigt.
Après les troubles respiratoires, les problèmes de fertilité ? Dans une étude publiée dans le Jama Network le 17 février 2022, des chercheurs ont analysé la qualité du sperme de 30 000 patients pris en charge avec leurs compagnes pour des troubles de fertilité.
Pour mener leur étude, les scientifiques ont mesuré le nombre de spermatozoïdes, leur concentration et leur mobilité. Ces trois éléments jouent un rôle déterminant dans le processus de fécondation.
Les scientifiques ont ensuite relevé les niveaux de pollution des 340 villes chinoises où habitaient les patients. Ils ont mesuré les particules en suspension dans l’air comme les particules fines générées par les transports routiers ou le chauffage.
Des spermatozoïdes moins mobiles
Première conclusion de l’étude : l’exposition aux particules en suspension dans l’air a des conséquences sur la mobilité des spermatozoïdes.
En revanche, les chercheurs n'ont pas établi de lien entre pollution et altération de la concentration et du nombre des spermatozoïdes.
Autre fait marquant, les effets de la pollution sont plus importants lorsque les patients sont exposés au début de la formation des spermatozoïdes, une période pendant laquelle les spermatozoïdes sont plus vulnérables (c’est ce qu’on appelle la spermatogenèse).
Les particules fines les plus dangereuses
La taille des particules polluantes dans l'air joue aussi un rôle sur la qualité des spermatozoïdes, ajoutent les chercheurs. Sont particulièrement pointées du doigt les particules fines appelées "PM 2,5", (dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns). Selon les chercheurs, elles pourraient avoir un impact très négatif.
Réduire l’exposition à la pollution
Même si cette étude montre que la pollution a un effet négatif sur la mobilité des spermatozoïdes, aucun élément ne permet de conclure que cela entrainera des troubles de la fertilité chez tous les hommes exposés à des niveaux de pollution élevés.
En attendant des études complémentaires, ces résultats "soulignent la nécessité de réduire l'exposition à la pollution liée aux particules en suspension chez les hommes en âge de procréer", concluent les auteurs.
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