Paris sportifs et alcool, les "autres vainqueurs" de la Coupe du monde
L'association Addictions France dénonce des publicités abusives et des techniques marketing contestables de la part des marques de paris sportifs et d'alcool pendant la Coupe du monde au Qatar.
Une Coupe du monde gangrénée par les publicités. C'est ce que déplore lundi 19 décembre l'association Addictions France dans un communiqué, pour qui les paris sportifs et l'alcool sont "les autres vainqueurs" de la Coupe du monde au Qatar. Elle dénonce également les "techniques marketing contestables" des industriels de ces deux secteurs.
Les jeunes principalement visés
"Omniprésents dans les lieux publics et sur internet", les opérateurs de sites de paris en ligne et les alcooliers "encouragent des pratiques mauvaises pour la santé tout en associant clairement le football à la consommation d'alcool et aux jeux d'argent", écrit Addictions France. L'association pointe notamment les "gratifications financières pour attirer les parieurs", le recours à l'image des Bleus et les slogans accrocheurs des sites de paris en ligne.
De plus, elle regrette également que la communication de ces sites
cible particulièrement les jeunes générations, plus susceptibles de développer une addiction, selon elle. Mais l'association relève une "évolution
positive par rapport aux années précédentes" où les publicités étaient
orientées vers les "jeunes issus de banlieues et de milieux
défavorisés".
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Des "sanctions exemplaires" ?
Addictions France déplore aussi le recours à des influenceurs, comme les YouTubeurs Mohamed Henni pour le site Winamax et Bastos pour son concurrent Betclic, ou encore l'ex-footballeur Djibril Cissé pour le brasseur Budweiser, sponsor officiel de la Fifa.
Enfin, l'association appelle à des "sanctions exemplaires" contre les marques d'alcool en cas de manquement à la loi Evin qui encadre la publicité dans ce secteur, et demande une législation spécifique pour encadrer la promotion des jeux d'argent.
530 millions d’euros de mises sur internet
En outre, des parlementaires communistes et LFI ont déposé des propositions de loi en ce sens, alors que l'Autorité nationale des jeux, le gendarme du secteur, a anticipé au moins 530 millions d'euros de mises sur internet en France durant la Coupe du monde de football, soit une hausse de 70% par rapport au Mondial de 2018.
Avant la Coupe du monde, des entreprises des secteurs des jeux d'argent et des médias s'étaient engagées pour une publicité plus "responsable" notamment en limitant la pression publicitaire pour les mineurs.