Pervers narcissique : des groupes de parole pour se reconstruire
Se libérer en parlant en toute confiance est une étape clé de la reconstruction pour les victimes de pervers narcissiques. Des groupes de parole aident les victimes à prendre conscience des mécanismes, à s’en sortir et à se reconstruire. Reportage.
Virginie, Marie-Christine, Pauline et Lila ont en commun d’avoir partagé la vie d’un pervers narcissique. Pour chacune, tout a commencé comme un conte de fée. Si leurs histoires sont différentes, toutes ont rapidement viré au cauchemar.
Chantal Paoli-Texier n’est pas psychologue mais elle accueille la parole de ces victimes depuis une vingtaine d’années. “Le propre de la violence des pervers narcissiques, c’est qu’elle est invisible, insidieuse”, déplore la présidente de l’association AJC, qui intervient auprès des victimes de violence morale intrafamiliale. “Le groupe de parole permet de partager son expérience avec d’autres victimes, pour redevenir sujet de sa vie.”
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Libération de la parole
Violences, manipulations, menaces... Les victimes de pervers narcissiques ont tendance à s’isoler et à se dévaloriser. Grâce aux groupes de parole, elles peuvent sortir de ce cercle vicieux.
“On se comprend, car on a vécu les mêmes expériences”, témoigne Lila. “Je n’ai plus besoin de me justifier, d’expliquer pourquoi je suis restée.” Et pourtant, plusieurs d’entre elles ont mis du temps avant d’oser venir ici. Pendant longtemps, leur parole n’a pas été entendue.
“Dès ma première participation à un groupe de parole, j’ai pu extérioriser des choses que je n’avais jamais dites à qui que ce soit”, confie Virginie. "On repart en étant beaucoup plus légères.” Ces groupes de parole sont organisés une fois par mois. En parallèle, une thérapie individuelle est conseillée.
