Piqûres sauvages : la crainte des festivaliers
1098 victimes, 808 plaintes, 2 arrestations, les piqûres sauvages ne cessent de se multiplier dans les soirées. À l’approche des festivals de musique, l’inquiétude se fait ressentir. Que sait-on aujourd’hui sur ces piqûres ?
Depuis plusieurs mois, les piqûres ont fait leur apparition dans les discothèques, les bars et désormais les festivals, provoquant la crainte des festivaliers. Le Hellfest, festival de musique métal qui se déroule du 17 au 26 juin, recense déjà 4 cas de piqûres depuis le début des festivités.
D’abord signalés en Angleterre en novembre 2021, les premiers cas de piqûres sauvages ont été recensés en France, en février 2022.
Depuis, la
police et la gendarmerie française ont dénombré 1098 victimes et 808 plaintes
ont été déposées selon Le Figaro. De
nombreux départements sont touchés, selon les derniers chiffres communiqués à l’AFP par l’Office
anti-stupéfiants (OFAST),
comme le Morbihan avec 53 cas devant le Var avec 39 cas.
Nausées, vertiges et troubles de la vision
Les symptômes après les piqûres ne sont pas toujours similaires, mais les nausées et vertiges sont souvent cités par les victimes. Certaines évoquent aussi des bouffées de chaleur ou troubles visuels après la piqûre. Que contiennent ces seringues ?
De nombreuses hypothèses sont mises en avant : du GHB, des maladies sexuellement transmissibles, une drogue qui ne serait pas détectée dans les prises de sang. Le Dr Xavier Laqueille, psychiatrie et chef de service d'addictologie au centre hospitalier Sainte-Anne, à Paris, explique que le GHB se dissout très rapidement dans le corps. Pour l’observer dans une prise de sang il faut la réaliser dans les heures qui suivent la piqûre. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette "drogue du violeur" est difficilement repérable.
Deux suspects ont été interpellés à la suite d’une plainte déposée par une victime dans le Var. Selon le procureur de Toulon, les vidéos de caméras surveillance ont permis de retrouver ces deux hommes et de "repérer les agissements de deux personnes conformes à ce que décrivait la victime". Chez le second suspect, quatre seringues ont été retrouvées ainsi que des ampoules injectables d'un médicament délivré uniquement sur ordonnance, selon l’AFP.
Que faire si on est piqué ?
Les festivals rassurent, des mesures seront prises pour renforcer la sécurité. Aurélie Hannedouche, directrice du Syndicat des musiques actuelles (SMA) précise que des fouilles et des palpations "systématiques et renforcées" auront lieu à l’entrée des événements.
Si vous êtes victime de ces piqûres sauvages, il est conseillé de
se rendre aux urgences les plus proches pour réaliser une analyse toxicologique
moins de 12h après l’injection. Le Dr
Laqueille rappelle qu'un traitement préventif contre le VIH doit être donné
aux victimes le plus rapidement possible.
En cas de doute, contactez le 17 ou le 112.