Quels sont les 88 médicaments à éviter en 2023 ?
La revue Prescrire publie sa liste des médicaments "plus dangereux qu'utiles" pour l'année 2023. Parmi eux figurent pour la première fois une poudre de graine d'arachide et la teinture d'opium.
Soigner nécessite d'utiliser des médicaments efficaces sans trop d’effets secondaires. Pour la onzième année consécutive, la revue médicale indépendante Prescrire a publié le 1er décembre 2022 une liste de 107 médicaments ayant "une balance bénéfices-risques défavorable", dont 88 présents sur le territoire français. Elle juge ces médicaments inefficaces et dangereux et propose dans certains cas un traitement plus adapté. Celle-ci a pour objectif d’aider les soignants à mieux soigner les patients, tout en les informant.
La liste compte quatre catégories de médicaments "à éviter" :
· des médicaments actifs, "mais qui exposent à des risques disproportionnés par rapport aux
bénéfices qu’ils apportent" ;
· des "médicaments anciens dont l’utilisation
est dépassée" ;
· des médicaments récents, moins efficaces que des
médicaments plus anciens ;
· des médicaments "dont l’efficacité n’est pas
prouvée au-delà de celle d’un placebo, et qui exposent à des effets
indésirables particulièrement graves".
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Trois nouveaux médicaments à éviter
La revue Prescrire a ajouté à son bilan 2023 trois nouveaux médicaments à éviter. Tout d’abord, le Palforzia une poudre de graine d’arachide utilisée par voie orale comme traitement de désensibilisation chez les personnes qui souffrent d’une allergie à l’arachide. La revue explique que le médicament "a réduit la fréquence et l’intensité des réactions allergiques à l’arachide lors d’un test réalisé à l’hôpital. Mais elle augmente la fréquence des réactions allergiques dans la vie quotidienne des patients, y compris celles motivant l’administration d’adrénaline".
Ensuite, le Roxadustat, un traitement "autorisé dans l’anémie liée à une insuffisance rénale chronique". Il ne serait pas plus efficace que les époétines contre l’anémie et augmenterait la mortalité chez certains patients. Le Roxadustat possède par ailleurs davantage d'effets indésirables que les époétines.
Enfin, la teinture d’opium ou Dropizal : il s'agit d'une “soupe” de différents constituants du pavot utilisé pour soigner les diarrhées sévères. Or ce médicament "n’apporte pas d’avantage clinique par rapport au lopéramide (Imodium ou autre), un opioïde commercialisé seul dans cette situation" justifie la revue médicale.
Le diclofénac toujours pointé du doigt
D’autres médicaments souvent utilisés sont toujours indiqués comme dangereux, notamment l’acéclofénac (Cartrex) et le diclofénac (Voltarène) consommés par voie orale. Selon la revue Prescrire, ils "exposent à un surcroît d’effets indésirables cardiovasculaires (dont infarctus du myocarde, insuffisances cardiaques) et de morts d’origine cardiovasculaire par rapport à d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) aussi efficaces ".