Réactions cutanées après injection : que sait-on du "bras covid" ?
Rougeur au point d’injection, grattage diffus … Nombreuses sont les réactions cutanées retardées signalées suite à l’injection des vaccins anti-covid. Lesquelles sont véritablement attribuables aux vaccins ? Comment évoluent-elles ? Les dermatologues sont rassurants.
Presque un an après le début de la campagne de vaccination anti-Covid, les dermatologues font le point des réactions observées après les vaccins.
Une étude française, « Covac-skin », menée par la Société Française de dermatologie, rapporte que la plupart des réactions cutanées retardées observées sur un échantillon de patients est survenue après utilisation de vaccins à ARNm, qui sont aussi les plus utilisés (72 % des cas avec Pfizer et 16 % avec Moderna, contre 11,3 % avec AstraZeneca et un seul cas avec Janssen).
Le « bras COVID »
Les réaction rapportées peuvent être localisées sur le bras injecté : ce sont des plaques rouges, chaudes, et qui grattent au niveau de l’injection. C’est "le Covid arm " , comme l’ont surnommé les Centres pour le contrôles et la prévention des maladies américains. Une "réaction assez particulière et nouvelle", et plutôt rare, avec une incidence d'environ 1%, des cas, précise le Dre Brigitte Milpied, dermatologue au CHU de Bordeaux et coordinatrice de l’étude. Même localisées, ces réactions peuvent être relativement étendues, de plus de 10 cm.
Les réactions généralisées sont les plus fréquentes, avec en premier lieu l’urticaire, rapporte la Société Française de dermatologie (SFD). Il peut y avoir aussi des réactions proches des manifestations cutanées engendrées par le virus lui même (pseudo-engelures, zona…), ou encore une récurrence d’une maladie dermatologique déjà connue (eczéma, psoriasis, dermatose bulleuse…). Et ces réactions cutanées étendues sont parfois surprenantes autant pour les patients… que les médecins.
Des réactions transitoires et bénignes
La plupart des réactions rapportées ont lieu après quelques jours après la première injection de vaccin. Elles ne se reproduisent pas forcément à la seconde injection et en cas de récidive, le délai d’apparition plus court, "d’intensité souvent moindre". Et la SFD rassure, ces réactions sont souvent "spontanément résolutives sans séquelle".
D’après les premières données recueillies, le délai moyen de guérison est de 19 jours. Autre point important, souligné par les dermatologues : ces réactions ne contre-indiquent pas forcément la poursuite de la vaccination.
Des mécanismes à explorer
Les mécanismes exacts nécessitent d’être précisés, il pourrait s’agir d’une hypersensibilité retardée. Ces éléments seront très importants à comprendre pour "permettre une information optimale et un meilleur encadrement des patients".
Cette étude française Covac-skin eprend les données de dermatologues libéraux et hospitaliers qui ont observé chez leurs patients des réactions cutanées dans les jours suivant la vaccination, les "effets cutanés retardés" a expliqué Dre Brigitte Milpied.
Au 30 septembre 2021, les données préliminaires de 196 patients (122 femmes et 74 hommes), âgés en moyenne de 56 ans, avaient pu être récupérées. 81 % des patients ne présentaient pas d’antécédent de d’atonie ou d’allergie, et 30 % avaient une maladie dermatologique déjà connue.
Cette étude française vient ainsi conforter les résultats de trois études précédemment publiées sur le sujet par des équipes américaines, espagnoles et anglaises : "des réactions cutanées des différents vaccins, principalement ceux à ARNm, mais pas que » avaient été rapportés , connut le Dre Milpied.