Record de cas de légionellose en France : ce qu'il faut savoir sur cette maladie
En 2023, le nombre de cas de légionellose répertoriés en France a atteint un nombre record, confirmant une tendance à la hausse observée depuis 2017, selon Santé publique France.
1 800 cas de légionellose sont en moyenne déclarés en France chaque année. Mais ce chiffre a nettement augmenté depuis sept ans. Et en 2023, 2 201 contaminations ont été observées, a informé ce jeudi 29 août Santé publique France. Il s'agit d'un nombre de cas record depuis le début de la surveillance en 1987 et une hausse de 16 % par rapport à 2022. De quoi inquiéter les autorités sanitaires.
Qu’est-ce que la légionellose ?
La légionellose est une infection pulmonaire grave, due à la bactérie Legionella. Le taux de létalité de cette maladie est de 9 %. La contamination peut se faire par voie respiratoire, par inhalation de la bactérie, via des micro gouttelettes en suspension dans l'air. Les bactéries peuvent par exemple être présentes dans les sources d'eau douce chaude, mais aussi dans les réseaux d'eau chaude sanitaire, les climatiseurs, les bains à remous, les spas ou les tours de refroidissement. La maladie n'est pas contagieuse de personne à personne.
Une nette augmentation du nombre de cas de légionellose est observée en France depuis 2017, précise l'agence sanitaire, une tendance également rapportée au niveau européen.
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Les explications de cette augmentation
Selon Christine Campèse, épidémiologiste, en charge du dossier à Santé Publique France, plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette hausse. Parmi elles, "les facteurs météorologiques qui influencent la survie des légionelles", notamment la "combinaison de la hausse de la température, des précipitations et donc de l'humidité", explique-t-elle à l'AFP. Des facteurs que l'on observe avec le changement climatique.
Une autre hypothèse est "le vieillissement de la population", la maladie affectant plus particulièrement les seniors et les personnes fragiles. L'âge médian des personnes infectées a ainsi augmenté ces dernières années : il est passé de 62 ans en 2010 à 67 ans en 2023. Les méthodes de diagnostic sont également de plus en plus performantes, "ce qui peut aussi contribuer à expliquer la hausse des cas", pointe Mme Campèse.
Des réglementations mises en place pour limiter les risques
Depuis le début de la surveillance, l'identification des sources de contamination a permis de mettre en place de nombreuses règlementations afin de limiter le risque lié aux légionelles (réseaux d'eau, systèmes de refroidissement des tours aéroréfrigérantes, brumisateurs...).
Toutefois en 2023, deux épisodes majeurs de cas groupés ont été identifiés, sans parvenir à en connaître la source de contamination. "Il est donc important de persévérer pour identifier ces nouvelles sources de contamination", insiste Mme Campèse.