Accident en Gironde : comment identifier les victimes ?
Une catastrophe telle que la collision de Puisseguin, en Gironde, survenue dans la matinée du 23 octobre 2015, pose rapidement la question de l'identification des victimes. La collision d'un bus et d'un camion, suivie de leur embrasement, a causé la mort de 43 personnes.
L'identification par les dents est l'une des méthodes les plus efficaces. En effet, à l'image des empreintes digitales ou des dessins de l'iris de l'œil, la forme des dents et leur implantation dans la mâchoire est caractéristique de chaque individu. Mais cette dernière présente deux avantages : premièrement les dentistes conservent dans leurs archives les radiographies des mâchoires de leurs patients ; ensuite, les dents, comme le squelette, ne se décomposent pas au fil des jours, et ne sont pas détruites au cours d'un incendie. Le procédé est donc quasiment incontournable lorsque l’on a affaire à des cadavres anciens ou des corps calcinés. Il nécessite toutefois que les personnes à identifier aient été un jour radiographiées par leur dentiste, ce qui exclut généralement les jeunes enfants.
Dans le même ordre d’idée, la présence de prothèses ou de pacemakers facilite grandement l’identification, non seulement du fait que peu de victimes en sont dotés, mais aussi en raison de la traçabilité de ces objets (numéros de série, matériaux utilisés).
Si les corps sont relativement intacts, ou s'ils présentent des zones épargnées par la corruption des flammes ou du temps, l'analyse génétique (recherche d'ADN) est possible. L'identification peut se faire en comparaison avec l'empreinte génétique de la victime ou, à défaut, avec celle de personnes de sa famille biologique (parents, frères ou sœurs…). Ce dernier cas implique que plusieurs membres proches d'une même famille ne soient pas conjointement victimes - auquel cas une confusion entre ces deux membres est possible…
D'autres éléments d'enquête peuvent aider à l'identification. Par exemple, si les personnes sont décédées dans l'accident d'un véhicule pour lequel elles avaient une place réservée, le numéro de place fournit un indice de l'identité de la victime (indice non décisif, car les passagers peuvent échanger leurs places). Des signes particuliers des victimes (tatouages, cicatrices), voire même des informations vestimentaires (bijoux, nature ou couleur de fibres textiles, mises en relation avec la façon dont la victime était vêtue avant l’accident) peuvent aider à resserrer des présomptions.
Dans le cas (rare) de crash aériens, les médecins légistes passent la zone de l'accident au peigne fin, mètre carré par mètre carré. Le moindre fragment de corps (éventuellement très déformé) est autopsié en vue d'identifier les victimes.
Le processus d'identification peut être long. Il doit souvent être réalisé à l'écart du site de la catastrophe, dans des instituts médicaux-légaux.