Usines à risques : faut-il équiper son logement d'une pièce de confinement ?
Cinq mois après l’incendie de l’usine Lubrizol, le gouvernement tire les leçons de ces usines à risques. Dans cette optique, les pièces de confinement constituent un moyen de protection supplémentaire.
Les pièces de confinement ne sont pas une nouveauté. Elles ont été créés il y a 19 ans, en réponse à l’explosion de l’usine AZF à Toulouse. Près de Grenoble en Isère, les habitants des communes de Jarrie et Champ sur Drac, bénéficient déjà de ces fameuses chambres. Parce qu'ils habitent à proximité d’usines fabriquant des dérivés d’ammoniac ou de chlore, ils sont donc exposés à un risque d'inhalation de produits très toxiques pour leur santé, en cas de fuite ou d'incendie.
Pour se protéger en cas d'accident, les habitants de 900 logements ont pour ordre de se rertrancher dans une pièce de leur habitation, qui a préalablement fait l'objet de travaux d'aménagement. Ces pièces ont été entièrement siliconées afin de les rendre totalement hermétiques. Marie-Isabelle a bénéficié récemment de ces travaux, dans sa chambre à coucher. “Sur ma porte, on m’a rajouté un petit clapet, une fois qu’on l’enclenche, on ferme la porte et elle reste hermétique. Je suis plus rassurée, plus tranquille”.
Pour ces travaux, les habitants ne versent pas un centime. En Isère, tout est géré par une association mandatée par l’Etat, Soliha Isère-Savoie. “Le financement est assuré à 25% par les industriels, explique Laurent Roudet, responsable du service technique, 25% par la collectivité, 40% par le crédit d’impôt donné par l’Etat. Les 10% restant sont financés par la Région et la métropole grenobloise.