Vienne : six mois ferme contre l'agresseur d'une femme médecin
Après avoir agressé une femme médecin en lui causant un hématome cérébral, l’homme a été condamné à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Poitiers le 31 octobre. En réaction, des syndicats de médecins du département de la Vienne préparent une journée "santé morte".
Le prévenu, un père de famille de 26 ans, avait agressé sa généraliste lors d'une scène tendue dans un cabinet de Châtellerault (Vienne), où sa compagne et leur fille de cinq mois s'étaient faits éconduire, après être arrivées avec près d'une heure de retard à un rendez-vous.
La jeune mère, s'entendant dire qu'elle devrait passer après des patients présents, s'était énervée et avait insulté un médecin, selon des témoignages cités à l'audience au tribunal correctionnel. Une autre praticienne du cabinet s'était alors interposée pour ramener le calme, et avait invité la patiente à sortir avec son enfant.
"Un comportement hystérique"
Le père, qui fumait dehors en attendant, a assuré à la barre du tribunal correctionnel de Poitiers avoir été alerté par des cris de sa compagne, et avoir vu une femme "pousser (sa) femme avec le bébé dans les bras". Il a aussitôt asséné une forte claque, qui a envoyé la tête de la doctoresse cogner contre une chaise, puis le sol, où elle est restée inconsciente quelques minutes. Le couple a affirmé que leur fille avait eu la tête cognée contre la porte du cabinet, mais le certificat de l'enfant n'a pas révélé de trace de coups. Ils ont néanmoins porté plainte.
Contre le père, connu de la justice, l'accusation avait requis six mois ferme. Elle a dénoncé un comportement "hystérique" de gens qui veulent "tout, tout de suite", tandis que le président Jean-Daniel Callen rappelait à la jeune mère que "son compagnon ne serait pas là aujourd’hui si (elle) s'était comportée correctement".
Le cabinet médical concerné a été fermé jusqu'au 2 novembre. Des syndicats de médecins de la Vienne, dont le vice-président de l'Union régionale des professions de santé, Philippe Boutin, ont indiqué préparer une journée "santé morte" dans le département, face à la multiplication selon eux des agressions de médecins.