L’affaire du "chirurgien de l’horreur" compte 80 victimes présumées

Le nombre de patients qui s’estiment victimes du docteur V. ne cesse d’augmenter. Ce chirurgien du dos exerçant à Grenoble aurait commis des erreurs médicales à l’origine d’amputations, d’invalidités et d’un décès présumé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
L’affaire du "chirurgien de l’horreur" compte 80 victimes présumées
Crédits Photo : © Pixabay / skeeze

Elles seraient désormais 80. Les victimes présumées du docteur V., chirurgien du dos exerçant à Grenoble, se multiplient a indiqué le 9 mai à l'AFP l'avocat des patients Maître Edouard Bourgin. Ce sont "à ce jour 80 personnes qui estiment que le résultat des opérations du chirurgien en cause n'est pas conforme au résultat promis et constitue un accident médical. Elle ont donc décidé de saisir mon cabinet", a indiqué l’avocat. Amputations, invalidités, surinfections…  "Tous les stades de handicap se retrouvent dans cette cohorte de patients" déplore aujourd’hui Me Bourgin.

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Un premier homicide involontaire ?

En outre, Le Parisien révèle le cas d’un homme décédé en 2017, des suites, selon ses proches, d'une opération pratiquée par le chirurgien. L'épouse et la fille de ce septuagénaire relatent comment le Dr V. aurait décidé d'opérer, "sans proposer d'autres solutions" ni "demander d'autres examens", le retraité qui souffrait du dos. Or celui-ci, selon sa famille, souffrait parallèlement d'une obstruction des artères fémorales. Souffrant de la jambe droite après l'opération, en septembre 2017, il doit être amputé deux semaines plus tard, et décède d'une infection généralisée le 4 novembre.

L'épouse avait évoqué "une erreur médicale" fatale dès le jour des obsèques. Aujourd'hui elle a "la haine contre ceux qui ont engagé cette opération alors que de nombreux facteurs la contre-indiquaient", et se dit prête à porter plainte. Si le lien entre l’opération et le décès est avéré, il s'agirait du premier homicide involontaire reproché au Dr V.

"Aucune explication convaincante"

Le chirurgien a déjà été suspendu pour trois ans dont 18 mois avec sursis le 15 janvier par le Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), avec effet au 1er mai. Sur la base d'une soixantaine de dossiers, le CNOM lui reproche d'avoir souvent décidé d'opérer sans disposer "de tous les éléments nécessaires" et de ne fournir "aucune explication convaincante" sur une trentaine de complications postopératoires. Le médecin a également reçu un blâme en avril de l'Ordre des médecins de Rhône-Alpes, dans un dossier suivi par Me Bourgin.


Ce dernier étudie actuellement quels témoignages parmi les 80 recueillis peuvent aboutir à une plainte en bonne et due forme. Jusqu’à présent, les procédures judiciaires se sont déroulées devant les tribunaux administratifs. Mais les victimes présumées du chirurgien veulent aujourd’hui aller plus loin et demandent à la justice d’ouvrir une enquête pénale.