Des mutuelles toujours plus chères !
Votre complémentaire santé risque de vous coûter plus cher cette année. Une hausse des tarifs qui concerne en priorité les seniors.
Gilles Mannoury, 64 ans, est affilié à la même complémentaire santé depuis qu’il a pris sa retraite il y a deux ans. Et alors que son contrat n’a pas changé, les tarifs eux ne cessent d’augmenter. “En 2018, je payais 122,29 euros par mois. En 2020, 147,18 euros. Cela représente une augmentation de 20,35% ! J’estime que c’est aberrant. J’ai donc décidé de changer.”
En changeant de mutuelle, Gilles Mannoury va faire des économies. Les complémentaires santé proposent des prix plus avantageux à leurs nouveaux adhérents. “J’ai reçu comme proposition de cette mutuelle : 148,90 euros par mois. Par rapport à l’année dernière, c’est seulement 1 euro de plus. Alors que si je gardais la même mutuelle, je payais 17 euros de plus!”
Premiers visés : les seniors
Les retraités sont ceux qui payent le plus cher car, avec l’âge, les dépenses de santé augmentent. Et, en 2020, la facture est particulièrement salée. Selon une récente étude du comparateur d'assurance meilleurstaux.com, la hausse la plus forte concerne les couples de plus de 60 ans qui choisissent le contrat le plus cher du marché. + 13% en moyenne ! Dans une quinzaine de départements, les tarifs dépassent les 3 000 euros par an.
La réforme du 100% santé, avec un reste à charge réduit pour les soins dentaires et les lunettes, peut expliquer cette hausse des prix en 2020. Selon Mathieu Escot, directeur adjoint de l’action politique, à l’UFC-Que Choisir, “les complémentaires expliquent cette inflation par ces nouvelles dépenses, ce qui est en partie justifié. Il y a des dépenses qui augmentent, mais ça ne peut pas tout expliquer”.
Taxer les complémentaires ?
L’année prochaine, beaucoup redoutent une nouvelle hausse des tarifs. L’Etat a annoncé vouloir taxer les complémentaires santé pour compenser les économies qu’elles ont faites pendant la crise sanitaire. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, pendant le confinement, les dépenses de santé des Français ont chuté. Et beaucoup d’actes ont été pris en charge par l’Assurance maladie, et non par les mutuelles.
Limiter la hausse des prix est essentiel pour les plus précaires. Car face à des complémentaires inabordables, de nombreux Français pourraient renoncer aux soins.