Le bruit coûterait 57 milliards d'euros par an à la société
C’est un chiffre qui laisse sans voix : le bruit coûterait 57 milliards d’euros par an à la société, selon une étude sur le coût social du bruit en France, commandée par l’ADEME (agence de l’environnement) et le Conseil National du Bruit (CNB), présentée ce 14 juin dans les locaux de l’Assemblée nationale. Christophe Bouillon, président du CNB, répondait ce même jour aux questions de Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse sur France 5.
Neuf millions de personnes sont exposées à des niveaux critiques pour leur santé. Les impacts en terme de troubles de sommeil, de risque cardiovasculaire ou encore de perte productivité, coûte extrêmement cher à la société.
Premier coupable : le bruit engendré par les transports. Selon Christophe Bouillon, président du Conseil National du Bruit (CNB) et député PS de Seine Maritime, "vingt-cinq millions de français vivent à côté d’une route, d’une ligne ferroviaire, d’un aéroport, et qui subissent des nuisances sonores qui provoquent des gênes, qui sont des pertes de sommeil, des difficultés à profiter de son logement… Cela, nous l’avons chiffré à 20 milliards d’euros, en faisant des projections [à partir des études françaises et européennes disponibles]."
Dans le même ordre d’idée, le coût social des bruits de voisinage est estimé à 11 milliards d’euros.
"Les bruits de voisinage ont parfois pour source des comportements, parfois des problèmes d’isolation", introduit M. Bouillon. "Si on dit des logements qu’il sont de véritables passoires énergétiques, c’est que ce sont aussi de véritables passoires acoustiques. Ce que l’on dit, c’est que ça vaut le coup aujourd’hui, lorsque l’on a à faire de la rénovation dans les logements, de penser acoustique. On pense beaucoup thermique, on ne pense presque jamais acoustique. […] Le fait d’avoir mesuré ce que représente les bruits de voisinage permet de dire qu’il vaut mieux faire des travaux d’isolation. On les a chiffré, eux aussi : pour bien isoler les logements en France, cela représente à peu près 9 milliards d’euros."
"Ces chiffres permettent de faire réagir le décideur public", insiste le président du CNB. "Souvent, lorsque l’on se prépare à agir, à atténuer le bruit, à créer des murs de protection, à mieux isoler son logement, avoir un revêtement qui absorbe le bruit, on se dit que ça coûte cher. [En donnant] ce chiffre de 57 milliard, on dit : ce qui coûte cher, c’est de ne rien faire."