Dons de rein du vivant : la France à la traîne
C’est leur seul espoir de guérir leur insuffisance rénale : en France plus de 8000 patients attendent le greffon de leur vie. Pour les aider, il est possible de donner un rein de son vivant. Une option encore trop peu utilisée.
Quatorze ans plus tard, c’est un geste dont elle se rappelle avec émotion. En juin 2007, Annick a donné un rein à sa fille Sonia, gravement malade. « Ce qui est très beau c’est que dès le lendemain de l’opération, je suis un peu douloureuse, raconte la donneuse. Sonia est au pied de mon lit complètement étincelante, elle a repris vie, elle est belle, elle est souriante et ça c’est un magnifique cadeau. » Aujourd’hui, les deux femmes vivent normalement.
Les avantages du don du vivant
Une belle histoire, encore trop rare. En France, seuls 15% des reins greffés proviennent d’un donneur vivant, contre 53% au Pays-Bas par exemple. Les autres sont prélevés sur des donneurs décédés. Pourtant, recevoir un greffon d’un donneur vivant présente de nombreux avantages.
« Le point fort de cette greffe c’est qu’elle a lieu presque en même temps que le prélèvement d’organe, donc la durée pendant laquelle l’organe prélevé n’est pas irrigué est très faible, explique Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice de l’Agence de biomédecine. Résultat, quand on le greffe, la reprise de la fonction rénale est meilleure ». Mieux toléré, le greffon fonctionne plus longtemps, parfois jusqu’à dix ans.
Pour le donneur, l'opération n'a aucune conséquence. Certaines conditions doivent être remplies : être majeur, en excellente santé et avoir un lien affectif et stable depuis au moins deux ans avec le receveur. Retrouvez plus d’informations sur le don d’organes sur dondorganes.fr.