75 millions d'euros pour la sécurité des hôpitaux
Pour renforcer la sécurité des établissements, confrontés à la fois au risque terroriste et aux agressions envers le personnel, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé un plan d'investissement de 75 millions d'euros sur trois ans.
Lors d'une réunion sur la sécurisation des sites hospitaliers qui se tenait lundi 3 octobre au ministère de la Santé, Marisol Touraine s'est engagée à doter les hôpitaux de 75 millions d'euros. "Le contexte de menace terroriste s'inscrit dans la durée", a rappelé la ministre aux représentants des établissements de soins publics comme privés.
"Cette situation (...) nécessite de renforcer la sécurité des opérateurs de santé", a-t-elle estimé, les établissements sanitaire constituant "une cible potentielle", du fait "de leur tradition d'accueil et d'ouverture". L'hôpital est en outre "particulièrement exposé à des situations de violence", a souligné Mme Touraine, citant le cas d'un médecin "violemment agressé aux urgences du centre hospitalier de Saint-Denis" (Seine-Saint-Denis) mi-septembre. Ce n'est pas un sujet nouveau mais (...) il nous faut amplifier nos actions", a-t-elle fait valoir.
Patrouilles mobiles Vigipirate et Sentinelle
Quelque 75 millions d'euros seront ainsi "investis sur les trois prochaines années, soit 25 millions d'euros par an, en particulier pour équiper les établissements" publics et privés "en matériel de vidéo-surveillance ou pour sécuriser les accès", a annoncé le ministère dans un communiqué.
"Des patrouilles mobiles Vigipirate, Sentinelle seront déployées sur les sites les plus sensibles" et la sécurité des établissements accueillant des victimes après un attentat sera "renforcée afin de prévenir le risque de sur-attentat". Celle des "systèmes d'information des établissements sera également renforcée" selon un plan spécifique qui sera "dévoilé très prochainement". Autre mesure, "des formations seront proposées aux professionnels et aux usagers (...) en matière de vigilance, de prévention et de réaction face à une menace d'attentat" et aux violences.
Vers une meilleure coopération santé-police-justice
De quoi compléter les actions déjà mises en oeuvre face au risque de violences, comme les 530 conventions "santé-police-justice" signées pour améliorer les relations entre les établissements, les forces de sécurité et les procureurs, souligne le ministère. Contacté par l'AFP, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, qui réclamait un fonds pour la sécurisation des hôpitaux, a salué un plan et "une approche qui vont dans le bon sens".
"C'est la première fois qu'on a une réponse globale à ce sujet de la sécurité qui n'est pas que financier", a-t-il souligné. Evaluant à "plusieurs centaines de millions d'euros" les besoins des établissements publics et privés en la matière, le président de la FHF s'est quand même réjoui du "coup de pouce" de 75 millions d'euros promis par la ministre.
Dans son rapport annuel publié en août, l'Observatoire national des violences en milieu de santé a recensé quelque 14.500 signalements d'atteintes aux personnes et aux biens en 2014, les trois quarts concernant des atteintes aux personnes.
Plus de 18.000 victimes ont été déclarées en 2014, soit "un hospitalier victime toutes les 30 minutes", selon l'ONVS.