Les médicaments anti-douleur
Chat du 17 avril 2012, avec les réponses du Dr Isabelle Nègre, responsable du centre anti-douleur du GH Hopitaux Universitaires Paris-Sud (Bicêtre) et du Pr. Alain Serrie, responsable du département Diagnostic et Traitement de la douleur à l'hôpital Lariboisière, président fondateur de Douleurs sans frontières.
Les réponses du Dr Isabelle Nègre, responsable du centre anti douleur du GH Hopitaux Universitaires Paris-Sud (Bicêtre)
- Vous avez dit qu'il y avait un risque à prendre du paracétamol pour les personnes hépatiques. Est-ce également le cas pour les personnes ayant été atteintes de l'hépatite B il y a plusieurs années et qui en sont guéries ?
Si votre bilan hépatique est normal, le risque est faible, quasi identique à la population normale. Il peut être prudent de diminuer les doses (pas plu de 3g/j) et de ne pas le prendre en continu. N'hésitez pas à demander conseil à votre généraliste.
- Que faut-il prendre (médicaments et/ou pommade) pour des maux dans les articulations des doigts ?
Il semble s'agir d'une atteinte rhumatismale. Les meilleurs antalgiques sont les anti-inflammatoires. Mais ils ont des contre-indications qui doivent être respectées. Les antalgiques de niveau 1 (paracétamol) peuvent aider. Les massages peuvent soulager. N'oubliez pas les médecines alternatives (acupuncture, auriculothérapie) qui peuvent avoir de l'efficacité et sont sans effets secondaires.
- J'ai les doigts engourdis la nuit en me réveillant et cela disparait rapidement en étant éveillé... Que faut-il prendre comme médicaments, anti-douleurs et/ou pommades ?
Avez-vous consulté votre médecin ? Il peut s'agir d'un problème au poignet (canal carpien) ou d'une mauvaise position de la colonne vertébrale cervicale. Il est important de bien décrire vos symptômes qui vont permettre d'orienter vers une cause à soigner.
- Je souffre de lombo sciatique depuis 2 ans et on m'a prescrit du Lyrica®, est-ce normal ?
Oui. Le Lyrica® est indiqué dans les douleurs neuropathiques. Néanmoins, s'il n'est pas efficace, il faut revoir le traitement, car il y a d'autres traitements possibles. Par ailleurs, une fois la douleur traitée, la rééducation est indispensable.
Il faudrait donner plus de détails, car il y a plusieurs types de douleur. Ceci étant dit, on a montré qu'il existe des récepteurs au cannabis qui participent au phénomène douloureux. Dans les cas complexes comme celui de votre ami, un examen très complet doit être fait.
- Je souffre d'algodystrophie de la cheville à la suite d'une entorse. J'ai du reprendre mon travail qui m'oblige à piétiner toute la journée. Existe-il des médicaments pour soulager des crises douloureuses mais qui ne diminuent pas la vigilance ?
L'algodystrophie est de cause inconnue et peut durer longtemps. C'est très douloureux. Il est très important de prendre cette douleur en charge pour éviter une mauvaise évolution. Il existe des traitements médicaux et des traitements par analgésie loco régionale du membre.
- Quels sont les traitements anti douleur préconisés et efficaces dans les cas de fibromyalgie ? Cette pathologie est-elle une fatalité et faut-il s'en accommoder ?
La fibromyalgie n'est pas une maladie : c'est un ensemble de symptômes (syndrome) regroupés sous un nom. Il n'y a pas de fatalité. La prise en charge doit être globale, prenant an compte le corps et la psychée. De nombreuses méthodes existent pour vous aider.
- Ma nièce de 14 ans souffre depuis un an d'une algodystrophie de la cheville consécutive à une entorse. Aucun antalgique ne semble faire effet, que faire car sa qualité de vie est très altérée, ses béquilles ne la quitte plus et elle utilise parfois le fauteuil roulant pour faire les boutiques.
Si les traitements habituels sont inefficaces, les techniques d'anesthésie loco régionale peuvent aider.
- Quels risques à prendre quotidiennement Ixprim® Tramadol® 37.5 + du paracétamol ?
Tout dépend pour quoi. Le tramadol® utilsé trop souvent peut entraîner une certaine dépendance et vous pouvez avoir des difficultés à vous en débarrasser. S'il est efficace sur vos douleurs, le risque est faible. Ne dépassez jamais les doses prescrites maximales.
- Combien de paracétamol par semaine pour des céphalées chroniques ?
S'il s'agit de céphalées chroniques, le paracétamol n'est peut-être pas adapté : des antimigraineux spécifiques existent et diminueront sûrement les crises.
- Par prise en compte globale de la fibromyalgie, doit-on comprendre consultation dans un centre de traitement de la douleur par exemple ?
Exactement ! Si vous ne traitez que le (ou les) symptômes, le résultat ne sera pas satisfaisant. Il faut calmer la douleur, calmer l'esprit et suvent revoir son mode de vie : tout ça est un vrai travail et il faut être accompagné par une équipe pluridisciplinaire...
- Lors d'un séjour au centre de traitement de la douleur de Nantes pour des lombalgies chroniques sévères consécutives à 2 interventions sur une hernie discale et récidive, j'ai bénéficié de séances d'hypnose qui m'ont fait le plus grand bien. Aujourd'hui, je n'arrive pas à trouver de praticien compétent (à mon gré) pour renouveler ce type de séance. Pouvez-vous m'orienter ?
Les associations (par ex. l'Institut français d'hypnose) vous proposeront des praticiens proches de chez vous.
- Quelles sont les indications pour la kétamine ?
La K est un anesthésique ancien utilisé au bloc opératoire pour des "petits gestes" ou pour des pansements douloureux (grands brûlés). C'est un dérivé synthétique proche du LSD est il peut provoquer des rêves ou des cauchemars. Il y a 10-15 ans, on a montré qu'à petites doses la K agissait sur les récepteurs NMDA qui augmentent la douleur. Actuellement, la K est utilisée en douleur pour diminuer les doses de morphine (post-opératoire) et éviter les phénomènes de tolérance morphinique.
- Je souffre d'une tendinite au coude, je n'ai pas droit au anti-inflammatoire car étant sous Préviscan® le reste de ma vie, ai-je droit à l'ipuprofène, j'ai essayé les plantes mais bon, étant aussi intérimaire je ne peux pas m'arrêter de travailler de peur que ma place soit prise.
Il existe cerains patch analgésiques efficaces dans ce genre de douleur. On peut utiliser des ortèses pour diminuer la tendinite. Le traitement est parfois long et les médicaments oraux souvent peu efficaces.
- Le Neurontin® (900 mg par jour) ne suffit pas à calmer mes douleurs causées par des discopathies dégénératives cervicales et lombaires. Que faire ?
Il est difficile de donner des conseils sans examen clinique : avez-vous consulté un centre anti-douleur ?
- Je suis fibromyalgique, ayant déjà essayé le Tramadol®, le Lyrica® et Effexor®, tous ont trop d'effets secondaires... Vers quoi dois-je me tourner ?
Vers une prise en charge globale : les médicaments seuls ne suffisent pas. Avez-vous consulté un centre de traitement de la douleur ?
- Que pensez vous des appareils TENS ?
Ils sont très utiles dans le traitement de la douleur. Plusieurs programmes permettent de cibler l'action selon le type de douleur.
- Mon mari a été opéré en août dernier d'une hernie discale, on lui a rajouté un petit coussinet depuis il souffre de crampes dans la jambe droite ainsi qu'au pied, il a comme des décharges, il souffre toujours du dos même aprés l'opération. Il prend de l'Ixprim®. Je voudrais savoir s'il ne devrait pas essayer autre chose ?
Vous décrivez une douleur neuropathique typique pour laquelle un traitement particulier peut être proposé.
- Pour ces patchs analgésiques, peut-on les avoir directement en pharmacie ou faut-il passer par son médecin, j'ai pris un rendez-vous chez l'osthéopathe, ça me fera peut-être du bien ?
Oui, ils sont sous prescription : à mettre tous les jours, pendant 12h sur la partie douloureuse (versatis). Les médecines complémentaires (chiro/osteo) sont évidemment à essayer.
- J'ai 30 ans et depuis bientôt 2 ans je souffre de douleurs type décharge électrique au niveau des parties intimes, suite à un herpès génital au niveau du clitoris. Le virus a abimé le nerf pudendal. Seuls les anti-épileptique semblent être efficaces mais avec des effets secondaires. Le patch au piment ne peut pas être utilisé à cet endroit ?
Il ne s'applique que sur la peau. Certains centres sont spécialisés dans ce type de douleur : on peut y pratiquer des blocs analgésiques (injections). L'Anafrani®l à très petite dose peut avoir moins d'effets secondaires que les anti-épilpetiques.
- Ma mère a une polyarthrite rhumatoïde plus déstructrice qu'inflammatoire. Elle a des problèmes d'intolérance à certains médicaments, avant elle prenait Propofan® et Di-Antalvic® mais ne supporte plus la caféine et cachets supprimés. Elle a actuellement du paracétamol 4x1000 par jour et du Laroxyl® 35 goutte le soir. Elle a deja eu un peu de morphine mais était mal. Vertiges, constipation. Que peut-elle prendre ?
Il existe d'autres morphiniques de synthèse qui pourraient être mieux supportés que la morphine (oxycontin, sophidone, fentanyl) avez-vous essayé?
- Quel traitement faut-il prendre pour des douleurs neuropathiques ?
Tout dépend de quelles douleurs... Les produits sont locaux (patch) ou oraux : soit certains antiépileptiques, soit certains antidépresseurs (mais à très faible dose).
- J'ai 73 ans et je pratique encore plusieurs activités sportives mais depuis plus d'un an je souffre de douleurs articulaires et musculaires de type brûlures surtout la nuit et pour pratiquer mes activités sans trop d'inconfort, je prends presque quotidiennement une gélule de Zamudol® 50 et la nuit un paracétamol 1000 si je n'arrive pas à dormir. Est-ce dangereux ?
Si vous pouvez continuer vos activités dans de meilleure conditions, continuez. Vous pouvez faire de temps en temps une 'fenêtre' en arrêtant les produits pendant 1 ou 2 jours.
- Je souffre d'une spondylarthrite ankylosante traitée par anti tnf alpha. Cependant les douleurs périphériques ne sont pas soulagées. Que me conseillez-vous comme antidouleurs ? Peut-on les associer à la biothérapie ?
Je suis surprise que vous n'ayez aucun antalgique. Puisque la douleur est chronique et très invalidante, je propose souvent un patch de fentanyl faiblement dosé.. Bon courage
- Je souhaiterais les coordonnées d'un hypnothérapeute sérieux dans le 78 ou 75. Après avoir essayé multiples anti-douleurs on m'a conseillé de m'orienter vers l'hypnose.
Je vous suggère d'aller sur le site de l'Institut français d'hypnose : on pourra vous indiquer des adresses.
- Depuis une laminectomie en 2008 au niveau des cervicales, j'ai des paresthésies dans les mains, sans aucune amélioration depuis ce temps là, le Ryvotril® et Lyrica® n'ont rien amélioré, les douleurs ne diminuent pas au fil du temps que faire ?
Avez-vous essayé Anafranil® ou Laroxyl® a très faible dose ?
- Pour les douleurs neuropathiques telles que douleurs post herpétiques, des injections de vitamine C pourraient-elles donner de bons résultats ?
Rien dans la littérature n'indique une efficacité. Désolée.
- Peut-on contrer ou limiter les effets secondaires dus à certains antiépileptiques prescrits contre la douleur (grande difficulté à se concentrer, à mémoriser...) ?
Ces effets diminuent avec le temps, mais il n'y a pas d'antidote (à ma connaissance).
- Des douleurs au niveau du poignet qui irradient dans l'avant-bras, comme des brûlures qui suivraient les nerfs, que faire ?
Avez-vous recherché un syndrome du canal carpien ?
- Vous me parlez de traitement par analgésie loco régionale mais l'algologue qui me suit travaille dans un cabinet privé. Cette prise en charge est-elle possible en dehors d'un établissement de soins ? Est-ce compatible avec un piétinement prolongé ?
Il faut faire ça à l'hopital. Pendant quelques jours +/- hospitalisation.
- Les antidouleurs ou anti inflammatoires sont-ils compatibles avec les anti tnf alpha ?
Oui, à priori, mais chaque interaction doit être vérifiée.
- Que pensez-vous de la pompe à baclofène pour des douleurs neuropathiques insupportables dans les deux jambes sur une paraplégie suite à un accident ?
Le baclofène est indiqué pour la spasticité, par pour les douleurs neuropathiques.
- J'ai une cytophatie mitochondriale. Pour lutter contre les douleurs, j'ai actuellement de la codéine. 2 cachets par prise. Lorsque j'en prends pendant plusieurs jours, j'ai du mal à dormir. Est-ce lié ?
Je ne pense pas, à vérifier...
- Peut-on ne pas être réceptif à la morphine ?
Les variations interindividuelles sont énormes : pour une même douleur, les doses peuvent aller de 1 à 5...
- Quels risques de prendre 4000 mg de paracétamol tous les jours ?
Le paracétamol est un médicament agissant rapidement, alors que vous semblez avoir une douleur chronique : il vaudrait mieux un produit qui diffuse sur toute la journée. Attention au surdosage de paracétamol.
- La prise de Laroxyl® depuis un mois pour NCB peut-elle expliquer des pertes de mémoires inhabituelles ?
Tout dépend de la dose... Et oui si elle est trop forte. Vous pouvez essayer de diminuer doucement.
- Une augmentation des gamma GT peut-elle être due à la prise bi-quotidienne d'Efferalgan® codéïné ?
A priori non.
- Que faire contre algodystrophie ? La codéine n'ayant aucun effet.
Le traitement est plus compliqué qu'un seul médicament : il faut souvent les associer et ajouter kiné douce et repos...
- J'ai 43 ans et je souffre de douleurs neuropathiques croissantes (brûlures et paresthésies) depuis plusieurs mois. Le traitement par Efferalgan® codéiné ne suffit plus à calmer la douleur. Ces douleurs pourraient-elles avoir un lien avec un AVC (thrombophlébite cérébrale) que j'ai eu il y a 5 ans (sous antiagrégant plaquettaire), ou bien à ce que je perçois comme des micro AIT ?
Où les paresthésies ? Mais les choses peuvent être liées. Les antiépileptiques et certains antidépresseurs sont plus indiqués que l'Efferalgan® codéiné.
- Est-ce que les antidouleurs ont des répercussions sur le foie ? Comment y remédier ?
Presque tous ont un métabolisme hépatique, ce qui ne veut pas dire toxicité... Il faut donc les prendre avec modération, ou faire une sélection si vous avez un problème au foie.
- Est-ce que une forte grippe peut provoquer des douleurs intenses dans les articulations ou est-ce juste une coïncidence ?
Oui absolument.
- Je ne prenais plus d'antidouleurs car trop d'effets secondaires et pas d'améliorations. J'étais sous anti inflammatoires mais ulcères à l'estomac. Le Fentanyl® est-il compatible avec Enbrel® (anti tnf alpha) ? Mon rhumatologue peut-il me le prescrire ?
Oui, ordonnance sécurisée, maxi 28j en toutes lettres, commencer par la plus petite dose.
- Que faire quand votre généraliste ne vous entend pas et vous dit toujours il faut apprendre à vivre avec la douleur ?
Changez.
- J'ai 45 ans et je souffre énormément d’arthrose qui commence à me laisser des séquelles sur les os y compris une inflammation des os sur mes épaules, je souffre énormement que me conseillez-vous comme médicaments et pommades ? Je suis une diabétique, j'ai un problème de thyroïde et du cholestérol ce qui m'oblige à prendre des médicaments à vie (Lyrica®, Levothyrox® 100mg, Glucophage®, Lipanthyl® 160mg).
Beaucoup de produits sont disponibles, mais n'oubliez pas l'hygiène de vie, les medecines complémentairres (auriculo, acupuncture, osteo/chiro). L'équilibration du diabète est très importante.
- Quels antidouleurs conseillez-vous pour une tendinopathie avec inflammation permanente du grand trochanter sachant que Tramadol®, morphine et infiltrations ne sont que peu efficaces.
La bursite troch est très douloureuse et difficile à traitre. Si vous avez déja essayé les infiltrations, avez vous essayé chiro/osteio. La douleur disparait souvent brutalement sans qu'on puisse le prevoir
- Cela signifie arrêt de travail encore (je viens d'être en arrêt pendant 6 mois) et comme l'algodystrophie n'est pas reconnue, je ne peux pas me permettre d'être de nouveau arrêter. Y a t-il un médicament efficace sur les douleurs et qui ne provoque pas de baisse de vigilance ?
Tout peut s'envisager et se négocier. Commet peut-on reprendre le travail avec une algo ? AVez-vous vu le medecin du travail ?
- Suite à une récidive de la hernie inguinale, douleur à l'illiaque à l'obturateur interne brûlure au dos et à la cicatrice, c'est connu comme signes et quoi faire ?
Surement une petite lésion du nerf. On peut infiltrer ou appliquer du versatis.
- Est-il nécessaire d'être adressée par son médecin traitant pour une consultation dans un centre de traitement de la douleur ?
Oui c'est obligatoire.
- Quels sont les risques de prendre de l'efferalgan codeiné 2 fois par jour depuis 3 ans ?
Addiction.
- Comment soulager l'algodystrophie du bras et de la main ?
Par une prise en charge globale, avec des traitements locorégionaux
- J'ai souvent un point de côté ressenti en position assise, existe t-il un traitement anti-douleur ? Lequel ?
Avez-vous vu un chiropracteur/osteopathe. Il y a peut être une malposition rachidienne.
- Je suis sous patch de morphine de 75 mg pour une polyarthrite rhumatoïde, j'ai des poussées très douloureuses, que faire ? Je suis sous oxygène en permanence. (J'ai 74 ans).
On peut rajouter de la morphine à libération rapide à prendre quand la douleur apparait.
- Je souffre d'une sciatique avec hernie discale depuis 2 mois et demi et je ne peux toujours pas me passer de mon anti douleur : Ixprim®. Est-ce normal ? J'ai peur à une certaine accoutumance.
L'évolution peut être longue (§ mois).
- J'ai actuellement une sciatique hyperalgique, (recidive hernie discale opérée) je ne supporte pas le paracétamol, Tramadol® codéiné, les morphiniques, (vomissements ++) donc je ne suis jamais calmée, que peut-on proposer, j'ai reçu de la cortisone pendant 15 jours et décontracturants, je ne peux pas avoir des AINS (méthotréxate et doses de cortisone en continu.
L'acupan® ?
- La prise quotidienne d'Ixprim® 325mg depuis plusieurs années est-elle problématique ? Sera t-elle compatible avec une grossesse ? L'allaitement ?
Oui, l'enfant peut avoir des signes d'imprégnation.
- Je souffre de douleurs résiduelles après lombosciatique liées au syndrome du piriforme ou muscle pyramidal. Quel traitement antalgique peut être efficace sachant que le paracétamol codéiné ne répond pas à cette douleur. J'envisage de consulter un chiropraticien.
C'est la bonne solution.
- Pour la polyarthrite rhumatoïde que recommander vous comme traitement avec effets secondaires les plus petits actuellement sous paracétamol ? Elle est très destructrice pas trop inflammatoire. Plus de biothérapie, pas d'effet, aucun autre cachet.
Essayez Ixprim® à petit doses.
- Pourriez-vous me répondre à ma question sur les douleurs au niveau d'une cicatrice suite à une opération du poumon.
Petite lésion nerveuse opératoire : versatis ou infiltration locale.
- Mon medecin m'a prescrit du Lyrica® pour remplacer le Rivotryl® que je prends pour mes jambes sans repos et les douleurs articulaires, polyarthrite non car test negatif. J'ai reussi à diminuer le Rivotryl® mais pour les douleurs, je continue de prendre du doliprane à la place du Di-Antalvic et du Nabucox®. Mais c'est peu efficace, je suis vite coincé, un autre traitement existe t-il ?
Le traitement est difficile... Avez vous essayé l'Acupan® ?
- Quel médicament pourrait remplacer Instanyl® ?
Oxynorm® ? Abstral®, (ce qui revient un peu au même mais le pic plasmatique est moins fort).
- Quels sont les antidouleurs efficaces contre les douleurs causées par la spondylarthrite ankylosante ?
Anti inflammatoires car le mécanisme est l'inflammation.
- Sous traitement par statines (Tahor®, etc...), je souffre de douleurs musculaires dont des douleurs dans les membres. J'ai consulté mon cardiologue qui me dit qu'il n'y a rien à faire. Qu'en pensez-vous ?
C'est vrai. Je conseille de changer de molécule...
- J'ai eu une greffe de peau suite brûlure et 2 lambeaux d'expension depuis j'ai des douleurs terribles depuis 8 ans, y a t-il un traitement ?
Versatis patch.
- À partir de quel dosage la codéine devient-elle toxique pour les reins ?
Pas de toxicité renale. C'est quand le rein est malade que la codéine devient toxique.
Les réponses du Pr. Alain Serrie, responsable du département Diagnostic et Traitement de la douleur à l'hôpital Lariboisière, président fondateur de Douleurs sans frontières
- Mon papa (diabétique) souffre de douleurs chroniques dans quasi tout son corps. Il a subi une arthrodèse, puis a eu une suspicion de métalose. Il a été réopéré, et son appareillage dans le dos enlevé, mais souffre le martyre. Il ne peut plus travailler, et est limité dans ses actions. Il prend de la codéine, qui lui offre 1 heure ou 2 de répit. Quelles alternatives pour l'aider ? Centre anti-douleur ? Médicaments ?
Il est impossible de faire un diagnostic par mail, mais devant ce que vous me décrivez je vous conseille de demander une consultation dans un centre anti-douleur, vous trouverez la liste sur le site de la société savante SFETD.
- Dans ce cas que conseillez-vous comme anti-douleur ?
Il faut demander à votre médecin, il saura vous conseiller.
- L'aspirine est-elle compatible avec l'alcool même à petites doses (vin rouge) ?
Il faut être raisonnable, l'alcool ne fait pas bon ménage avec les médicaments anti-douleur d'une façon générale, il faut en consommer avec modération je parle de l'alcool bien sûr et les médicaments de la façon que vous propose votre médecin.
- Est-il possible que la morphine ne fasse pas effet sur la douleur ?
La morphine n'est pas le médicament de toutes les douleurs, il faut faire d'abord le diagnostic du mécanisme de votre douleur et si elle est intense, et en fonction du mécanisme, la morphine peut être une solution je dis bien peut-être. Pour certaines douleurs la morphine est inefficace, c'est votre médecin qui fera le diagnostic du mécanisme.
- Peut-on éviter l'opération d'un névrome de Morton ?
Oui traitements par pommade et par comprimés, ensuite infiltration et intervention si pas d'efficacité.
- Quels sont les risques d'utiliser des triptans tous les jours ?
Dangereux ce sont des puissants vaso-constricteurs qui réduisent le calibre des vaisseaux, si vous en prenez tous les jours vous risquez d'avoir des céphalées chroniques quotidiennes induites justement par la prise des triptans. Je vous conseille d'en parler avec votre médecin.
- Ma grand-mère de 81 ans a des ulcères de jambes elle a en plus des crises de rhumatismes déformantes actuellement elle prend du Topalgic®, du paracétamol, des suppositoires de Lamaline® et elle met un patch de Durogesic® 50 mg tous les 3 jours mais les douleurs sont toujours présentes. Pensez-vous que nous devons faire appel à un centre de traitement de la douleur pour la soulager, elle ne dort pas de la nuit et souffre.
Parlez-en d'abord avec votre médecin, et demandez à un centre anti-douleur.
- Mon père souffre de douleurs post-herpétiques depuis 9 ans déjà. Ces douleurs sont invivables, et l'empêchent de mener une vie correcte. Il est suivi au centre de la douleur à Strasbourg, et est traité par Neurontin® 800 mg trois fois par jour ainsi que Zaldiar®. Auriez-vous quelque chose à nous conseiller ? Pensez-vous que le patch Qutenza soit vraiment utile ?
Ce peut être une indication, demandez au centre de Strasbourg, ils connaissent bien ce patch.
- Pour les centres de traitement de la douleur, attente de 3 mois, je vous appelle au secours !
Je comprends, pour accélérer la prise de RDV votre médecin peut appeler le centre et expliquer votre cas.
- Je souffre de neuropathies à la jambe externe gauche (suite à une chute) sous forme de décharges électriques ou de coups de couteau. Lorsqu'elles se déclenchent, je prends une gélule de Lyrica® 75 mg qui agit selon les fois plusieurs heures après avec effets secondaires (chutes). Que pensez-vous des séances d'acupuncture ?
Bien sûr essayez l'acupuncture qui ne pourra pas vous aggraver.
- Est-ce que le patch à la capsaïcine peut être prescrit pour soulager des douleurs sur tout l'hémicorps ou cela ne fonctionne que sur des douleurs plus localisées ?
Sur des douleurs neuropathiques périphériques et localisées il n'est pas possible d'en mettre sur tout l'hémicorps.
- Peut-on traiter les névralgies du trijumeau et en guérir ?
On peut les traiter par un médicament carbamazépine si ce sont des névralgies du trijumeau et ce traitement est inefficace il y a d'autres solutions. Prenez contact avec un centre anti-douleur liste sur douleurs.org.
- Etant tétraplégique mon médecin m'a prescrit, pour le déshabillage qui est douloureux ce médicament : Instanyl®. Que pensez-vous de ce médicament ?
Il y a d'autres médicaments à visée douleurs neuropathiques, parlez-en avec votre médecin.
- Le traitement de la douleur par la stimulation magnétique transcrâniennne (TMS) est-il actuellement expérimental ou reconnu comme efficace ?
Il n'est pas expérimental, il s'agit d'un traitement et il permet d'identifier les patients pour lesquels on pourra discuter de l'indication d'une stimulation du cortex cérébral.
- Je souffre d'une névralgie du trijumeau, décharges électriques dans la mâchoire, je ne peux ni parler ni manger lors des crises. Je suis sous laroxil 75 le soir et Liryca® 300 matin et soir. Cela me soulage pendant 15 jours et puis j'ai de nouveau des douleurs. Que dois-je faire ?
Avez-vous pris de la carbamazepine à libération immédiate 45 minutes avant les repas ?
- Je suis migraineuse depuis 36 ans je suis en ménopause depuis 1995, j'ai 60 ans je ne sais plus comment faire. Les divers traitements me font peur. Actuellement sous zolmitriptan mais pas efficace.
Il y a des traitements pour la crise, il y a d'autres tryptans et des traitements de fond qui servent à espacer les crises et à diminuer leur intensité et leur durée.
- Que sont les appareils TENS ? Sur quelles douleurs agissent-ils ?
Ils stimulent les fibres du tact et viennent fermer la porte à la douleur au niveau de la moelle, pour les douleurs neuropathiques ils peuvent être très intéressants et ils sont sans danger.
- Les patchs anti-douleur sont-ils en vente libre ? Peuvent-ils être efficaces sur de l'arthrose déformante ?
Non ils sont prescrits sur ordonnance et il y en a plusieurs avec des médicaments différents.
- Existe-t-il des séances d'hypnose remboursées ?
Non.
- Je souffre de fibromyalgie je suis au centre anti-douleur de Montauban, actuellement les antidépresseurs ne me soulagent pas, je voudrais essayer les séances d'hypnose, qu'en pensez-vous ? Y a-t-il des résultats sur la douleur ?
Oui c'est un traitement médical.
- Atteinte d'une SEP et maladie auto-immune auto-inflammatoire, poly allergique, aucun traitement ni antalgique ne me soulage lors de mes crises aiguës d'arthrites déformantes et handicapantes, la seule solution trouvée est de faire un surdosage de morphine pour sentir la douleur mais au ralenti. Je me demandais si le centre de traitement de la douleur pourrait m'aider ? Je ne travaille plus et je suis isolée.
Oui parlez-en avec votre médecin.
- Le professeur et mon médecin traitant ne m'ont pas proposé d'aller dans un centre de traitement de la douleur malgré mes douleurs chroniques. Je suis un traitement de paracétamol de 3 g/jr. Comment leur suggérer sans les froisser ?
En en parlant normalement, les centres ne reçoivent qu'après lettre du médecin traitant, car il faut connaître tous les antécédents, les traitements pris et les résultats des examens effectués et ce qu'en pense votre médecin.
- J'ai 61 ans, souffre de migraines depuis ma jeunesse, côté droit seulement ou des douleurs derrière la tête côté droit, je suis soulagée uniquement par Relpax® ou Triptan®, j'ai mal plusieurs fois par semaine, cela me fatigue énormément, je souffre et gâche mes journées. Le Relpax® est-il dangereux à long terme ?
Il faut réévaluer avec votre médecin, vous avez peut-être besoin d'un traitement de fond qui a pour objectif de diminuer le nombre de crises et donc la prise de Relpax®.
- Après avoir pris du Tramadol® pendant plusieurs mois aux doses maximales peut-on y développer une intolérance ?
Oui c'est possible, dans ce cas il faut changer de médicament quitte à revenir au Tramadol® après.
- Quelle différence y a-t-il entre antalgiques et analgésiques ? Que change l'indication sur les notices "stéroïdiens" ou "non stéroïdiens" ?
Antalgiques et analgésiques ce sont les mêmes non stéroïdiens, ce sont la plupart des anti-inflammatoires. Les stéroïdiens ce sont les corticoïdes.
- Où mettre ce patch ? Pas de contre-indication avec Enbrel® ?
Ce n'est pas vous qui placez le patch. C'est fait en hospitalisation de jour dans un centre anti-douleur.
- Que pensez-vous de la pompe à morphine pour des douleurs neuropathiques ?
La morphine est envisagée après échec de tous les traitements à visée douleur neuropathique, en général dans ce cas elle n'est pas moins efficace que des traitements plus spécifiques. La morphine n'est pas le traitement de toutes les douleurs.
En savoir plus
La gestion de la douleur s'est améliorée depuis ces dernières années, et ce, parce que les soignants et les pouvoirs publics s'y sont intéressés. Aujourd'hui, les médecins et les infirmières tentent de plus en plus de soulager les douleurs qu'elles soient chroniques ou aiguës, les stratégies pour combattre sont nombreuses, variées et souvent efficaces.
Des centres, des unités, ainsi que des consultations pour les personnes souffrant de douleurs chroniques et rebelles se sont multipliés ça et là. La morphine, utilisée autrefois avec parcimonie et crainte, est incluse dans de nombreux protocoles de traitement de la douleur.
Enfin, des outils d’évaluation de la douleur sont utilisés pour en mesurer l’intensité (réglettes, échelles analogiques ou numériques, échelles pour les soignants lorsque les patients ne peuvent pas communiquer) et faciliter la mise en place du traitement.
Les principaux médicaments contre la douleur sont divisés en trois classes en fonction de leur puissance d’action, selon un classement de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le premier niveau est constitué des antalgiques utilisés couramment comme le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ils concernent les douleurs d’intensité faible à modérée. Viennent ensuite les médicaments de niveau 2 comme ceux contenant de la codéine pour calmer les douleurs d’intensité modérée à sévère. Enfin ceux du niveau 3, constitués des opioïdes, comme la morphine.
En savoir plus sur la douleur :
- En finir avec les douleurs chroniques
- La douleur : une histoire de femme ?
- L'hypnose : l'autre conscience
- Morphine : sois sage ô ma douleur
- Lutte contre la douleur : le palmarès des hôpitaux
Reportage à l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif et interview de Vincent Olivier, l'un des auteurs de l'étude pour L'Express. - Ch@t : Traiter la douleur
Avec les réponses du Dr Alain Serrie, directeur du service de médecin de la douleur et de médecine palliative à l'hôpital Lariboisière et fondateur de Douleurs Sans Frontières, et du Dr Jacques Meynadier, anesthésiste. - À la découverte de la sophrologie
- Douleur : vers une meilleure prise en charge
- Relaxation, la maîtrise du stress et des émotions
- En finir avec les douleurs chroniques
Questions/réponses :