Cancers ORL : l'espoir de l'immunothérapie
L'immunothérapie est une nouvelle approche pour traiter les cancers, notamment ORL. Le principe est de stimuler les défenses immunitaires des patients pour les rendre capables de détruire elles-mêmes les tumeurs.
Les derniers grands progrès dans la lutte contre le cancer ont été obtenus grâce à une nouvelle approche : l'immunothérapie. Cette stratégie consiste à stimuler les défenses immunitaires des patients pour les rendre capables de détruire elles-mêmes les tumeurs. Cela pourrait même être réalisé grâce à un simple spray pour certains cancers ORL.
Un traitement inspiré du vaccin anti polio
Désormais pour lutter contre la prolifération des tumeurs, les chercheurs tentent de renforcer les défenses immunitaires de l'organisme (immunothérapie). Et ils se sont inspirés du succès du vaccin contre le virus de la poliomyélite par voie orale dès les années 60, pour développer une nouvelle stratégie : "On s'est aperçus que le vaccin par voie orale était plus efficace contre le virus de la polio, qui était dans le tube digestif, que le vaccin par voie sous-cutanée. On a alors essayé de transposer ces résultats contre des cancers. Et lorsqu'on vaccinait des souris par voie nasale, elles arrivaient à induire localement dans leurs muqueuses ORL et dans leurs poumons une immunité locale que l'on ne voyait pas lorsqu'on vaccinait ces mêmes souris par voie sous cutanée ou intra-musculaire", explique le Pr Eric Tartour, immunologue.
L'équipe a commencé par stimuler les défenses immunitaires contre le papillomavirus car 30% des tumeurs de la sphère ORL sont liées à ce virus. Le concept est très proche de la vaccination. On présente aux globules blancs un extrait de ce virus pour qu'ils deviennent capables d'attaquer les cellules cancéreuses qui le contiennent. Une résistance locale générée par l'inhalation du vaccin par la souris.
Déclencher des cellules immunitaires spécifiques
Tout repose sur la nature particulière des muqueuses ORL qui sont des barrières à l'entrée de l'organisme. Elles comprennent des cellules immunitaires spécifiques qui vont être déclenchées par le vaccin face à la tumeur. Les résultats ont été mis au jour grâce à une IRM spécialement adaptée à la taille des souris. Leur suivi a montré l'efficacité parfaite du vaccin inhalé en deux doses, à cinq jours d'intervalle, sans aucune chimiothérapie complémentaire.
Impossible de transférer directement le traitement chez l'homme à partir de ces souris guéries, il faut d'abord prouver l'apparition des cellules immunitaires dans la sphère ORL d'un grand singe vacciné. Cela permettra de définir l'augmentation de dose nécessaire pour le passage de la souris à l'homme.