Don du sang et homosexualité : l'avis du Comité d'éthique attendu dans les prochains jours
"Il ne serait pas acceptable que l'orientation sexuelle soit perçue comme un critère d'exclusion", a expliqué ce 17 mars 2015 la ministre Marisol Touraine, durant la présentation du projet de loi Santé. Elle a déclaré que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), saisi sur cette question, pourrait rendre son avis "dans les prochains jours".
Le candidat François Hollande avait promis, lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, de mettre fin à cette "exclusion" au nom du principe de précaution, qui fait peser une "présomption de séropositivité des hommes homosexuels".
En décembre 2012, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, estimait que les conditions "n'étaient pas réunies pour cesser d'exclure les homosexuels du don du sang".
Mais le rapport du député Olivier Véran, remis au gouvernement mi-juillet 2013, semble avoir fait bouger les lignes. Le nombre de nouvelles contaminations au VIH est, annuellement, 200 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports homosexuels que chez les hétérosexuels. Toutefois, selon les auteurs du rapport, plutôt que de se focaliser sur "l'orientation sexuelle" du donneur, le rapport suggère de faire évoluer le questionnaire qui lui est soumis "vers [une évaluation de son] niveau de risque individuel".
Depuis, la situation française avait été portée devant la Cour de justice de l'Union européenne . L'avocat général de la cour estimait, là encore, que rien ne justifiait une telle discrimination.
En savoir plus :
- Don du sang : gays, anglais et abstinents, article du 14 septembre 2011.
- Don du sang : Dominique Baudis pour la levée de l'interdiction faite aux homosexuels, article du 1er décembre 2011.
- Les homos bientôt autorisés à donner leur sang ?, article du 14 juin 2012.
- Canada : les homosexuels abstinents pourront donner leur sang, article du 23 mai 2013.
S'ils ne peuvent pas donner leur sang en France, les homosexuels sont autorisés à donner leurs organes. Comme le détaillait Olivier Bastien, directeur des prélèvements et greffes d'organes à l'Agence de biomédecine auprès d'une journaliste du Monde.fr, "pour chaque organe prélevé, une batterie de tests extrêmement complexes est pratiquée, explique-t-il, une recherche de l'ADN du VIH est effectuée, ce qui permet de le détecter à tout moment et à coup sûr." De telles analyses coûteraient trop cher à instaurer, de façon routinière, pour les poches de sang.