Don du sang : le centre de Saint-Dié menacé de fermeture
Faute de médecin, le centre de don du sang de Saint-Dié-des-Vosges pourrait fermer ses portes le 1er juillet prochain.
C'est l'une des conséquences inattendues de la désertification médicale. Le centre de don du sang de Saint-Dié-des-Vosges risque de fermer ses portes, faute de médecin. Le médecin prend sa retraite dans quelques semaines, et pour le moment, aucun remplaçant n'a été trouvé.
Donner son sang est un acte généreux, mais jamais anodin. Seul un médecin peut valider un prélèvement. "Nous avons des annonces partout, nous avons envoyé des centaines de lettres à des médecins répertoriés... et nous n'avons pas trouvé de personne qui veuille venir à Saint-Dié", regrette le Dr Christian Gachet, directeur de l'établissement français du sang Grand-Est. Si le centre devait fermer, ce serait alors une première en France et une conséquence inédite de la désertification médicale.
Pour les donneurs, c'est l'incompréhension. Réseaux sociaux, médias... ils ont eux aussi tenté de trouver un médecin par leurs propres moyens. En vain. L'incompréhension est d'autant plus grande que les donneurs de la région sont généreux et fidèles. 2.700 poches de sang et 1.400 de plasma sont envoyées chaque année. Pour ne pas perdre ces dons, une collecte mobile pourrait être organisée en cas de fermeture. Problème, les dons de plasma seraient alors définitivement perdus.
Le cas de Saint-Dié est pour l'instant unique mais face à la pénurie de médecins, cette situation pourrait un jour se banaliser. Les centres de don du sang doivent donc s'adapter : "Une expérimentation est prévue et se mettra en place très prochainement. Elle consiste à faire de la téléassistance en collecte. Les équipes qui partiront en collecte n'auront pas de médecin avec elles mais seront assistées à distance par un médecin qui pourra réaliser sa mission en tant que telle, mais à distance et non plus physiquement présent", explique le Dr Gachet.
Pour le centre de Saint-Dié-des-Vosges, les responsables ont jusqu'au 1er juillet 2018 pour trouver un médecin remplaçant et ainsi éviter la fermeture de l'établissement.