116-117 : un numéro d'appel unique pour les médecins de garde ?
MG France, premier syndicat de médecins généralistes, demande la généralisation du 116-117, numéro national gratuit pour joindre un médecin de garde la nuit ou le week-end.
Trouver un médecin un dimanche, faire face à la poussée de fièvre d'un enfant en pleine nuit... Expérimenté depuis avril dans trois régions (Corse, Pays-de-la-Loire et Normandie), un numéro unique, le 116-117, vise notamment à faciliter le recours aux médecins libéraux en dehors des heures d'ouverture de cabinet tout en évitant de s'adresser inutilement aux urgences.
"Il devait être déployé début 2018" mais se retrouve désormais "mis en attente, voire renvoyé aux calendes grecques", déplore MG France, interpellant "le Président de la République et le gouvernement". En cause, selon lui, la volonté "de regrouper tous les numéros d’urgence sous un seul numéro, le 112", exprimée "au cours des dernières semaines" par Emmanuel Macron puis le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Il s'agirait ainsi "de constituer des plate-formes d’appels unifiées pour tous les appels à l’aide de la population, qu’ils concernent l’ordre public, un départ d’incendie, un accident ou un problème de santé", explique le syndicat.
Or le 116-117 répond à "une revendication de la médecine générale" vieille de "près de 10 ans, relayée de façon concertée par tous les syndicats représentatifs de la profession", fait valoir MG France.
Un numéro contesté
Cette mise en attente n’empêche pas "la ministre de la Santé d’exhorter les médecins généralistes à mieux prendre en charge les demandes de soins non programmés pour désengorger les services d’urgences", raille le syndicat, en référence aux propos tenus la semaine dernière par Agnès Buzyn à l'approche des épidémies hivernales. MG France "exige que la loi soit appliquée, et que le 116-117 soit déployé comme prévu".
En septembre, un rapport du Sénat sur les urgences hospitalières recommandait de "revenir sur la mise en place du numéro 116 117" en raison "de la confusion" apportée "dans un paysage déjà peu lisible" et d'une "défiance quasi-unanime" des acteurs du secteur. Le mois suivant, le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) Christophe Prudhomme avait jugé ce numéro inefficace.
avec AFP