Appels d'urgence : les pompiers veulent un numéro unique
Rassemblés à l’occasion de leur congrès à Agen jusqu'à samedi, les pompiers vont proposer l'abandon du 18 au profit d'un numéro unique pour tous les secours, le 112. L'objectif est de raccourcir les délais d'intervention.
18 pour les pompiers, 17 pour la police, 15 pour le Samu, mais aussi 114 et 112... En France, la multitude de numéros d’urgence serait source de confusion. Les pompiers proposent donc d’abandonner leur numéro (18) ainsi que le 17 et le 15 au profit du 112 afin de rationnaliser leur mission. A l'heure actuelle, les pompiers gèrent une centaine de centres de réception du 18 (un par département) auxquels il faut ajouter les quelque 400 centres gérés par la police, la gendarmerie et le Samu dans toute la France, avec force doublons.
Une expérimentation de numéro unique est menée depuis 2011 en Haute-Savoie. Dans cette région, le Samu, le Samu social, les sapeurs pompiers et les ambulanciers ont mutualisé leur plate-forme téléphonique et les résultats sont concluants. "On gagne à peu près 30 secondes sur la prise d’appel. Et ensuite, on peut quelques fois gagner jusqu’à 5 minutes pour l’arrivée des secours or lorsqu’il y a une détresse vitale grave, les premières minutes sont les plus importantes pour sauver une vie", explique le colonel Jean-Marc Chaboud, directeur départemental du service d’incendies et de secours de Haute-Savoie (74).
Mais pour certains, ce système n'est pas transposable à d'autres régions. "Dans les grandes zones urbaines, il est clair que des plateformes téléphoniques avec un nombre d'appels trop important risque d'entraîner des dysfonctionnements", affirme Dr Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu 93 (Seine-Saint-Denis). Le Samu 93 gère à lui seul un million d'appels chaque année, c’est quatre fois plus que le nombre d'appels reçus par la plateforme de Haute-Savoie.
Pour les pompiers, la suppression du 18 a un autre objectif : réaliser les économies qui leur sont demandées sans fermer de nouvelles casernes - près de 1.000 casernes ont fermé en France depuis 10 ans.