Un antidote aux gaz neurotoxiques mis à disposition des hôpitaux
Suites aux attentats de Paris, et en perspective de la prochaine conférence sur le climat (COP21), un décret a été publié ce 15 novembre autorisant les services d’urgences à acquérir, stocker, prescrire et administrer un antidote produits par l'armée, destiné à contrer les effets de certains gaz neurotoxiques.
Selon le décret édicté par la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, "à titre dérogatoire, le sulfate d'atropine solution injectable 40 mg/20 mL PCA", fabriqué par la Pharmacie centrale des armées, peut être acquis, stocké, distribué, prescrit, dispensé et administré pour la prise en charge des personnes exposées à des neurotoxiques organophosphorés (insecticides organo-phosphorés, neurotoxiques de guerre et carbamates, médicaments parasympathomimétiques ou cholinomimétiques), par les professionnels de santé intervenant dans le cadre des services d'aide médicale urgente".
Une mesure justifiée par "le risque d'attentats terroristes et le risque d'exposition aux neurotoxiques organophosphorés", dans le contexte de l'accueil sur le territoire français "de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique de 2015 du 30 novembre au 11 décembre 2015".
De par son objet très spécifique, l'atropine n'a jamais reçu d'autorisation de mise sur le marché français. Une mise à disposition dérogatoire a été décrétée, considérant que "les contraintes de fabrication et d'étiquetage ne permettent pas sa mise à disposition dans des délais compatibles avec l'organisation de la COP 21", et l'absence d'équivalent dans la pharmacopée.
L'approvisionnement des établissements français en atropine sera réalisé par l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS).