Décès au CHU de Reims : comment fonctionne l'accueil aux urgences ?
Une femme de 73 ans est morte aux urgences du CHU de Reims en mars dernier après avoir passé deux heures d'attente sur un brancard sans avoir été vue par le personnel soignant.
"Manquement" et "problème d'organisation". Selon le pré-rapport d'expertise demandé par le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne, la septuagénaire, décédée en mars dernier aux urgences du CHU de Reims, "n'a été prise en charge que deux heures après son arrivée aux urgences pour un arrêt cardio-respiratoire non récupéré. Elle n'a bénéficié d'aucun accueil infirmier, d'aucune prise de constantes et donc d'aucune évaluation de son état".
Pourtant, l'accueil des patients aux urgences fait l'objet de procédures strictes. A l'arrivée, c'est un infirmier organisateur de l'accueil (IOA) qui est votre premier interlocuteur. Son rôle est d'orienter les patients et de les répartir en fonction de leur état de santé : du risque vital engagé à la simple consultation. Ce classement définit le temps d'attente et la prise en charge médicale.
Délais rallongés
Mais ces délais ne sont pas toujours respectés. Urgences saturées, manque d'effectif, patients violents : ces trois paramètres peuvent influer sur le temps d'attente et les soins donnés. Le Dr Mathias Wargon, chef du service des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis, explique que les délais peuvent être rallongés lorsqu'on accueille par exemple un patient âgé atteint de démence qui n'est pas en mesure de répondre à l'interrogatoire. La prise de constantes va mobiliser deux ou trois infirmières, qui pendant ce temps ne pourront pas accueillir et "trier" d'autres patients.
D'après le ministère de la Santé, le nombre de passage aux urgences a doublé en l'espace de vingt ans. Une situation devenue ingérable pour certains hôpitaux qui manquent de personnel.