Les généralistes appellent à la grève le samedi matin
Devant l’absence de moyens pour accompagner la mise en place d’une permanence des soins, les médecins généralistes se mettent en grève les prochains samedis matins à partir de ce week-end.
La ministre de la Santé a promis la mise en oeuvre d'une permanence des soins à partir du 30 juin prochain. Mais à l’heure où un grand nombre de départements ruraux souffre déjà d’un manque de médecins généralistes, Jacques Battistoni, président de MG France, explique les raisons de l’appel à cette grève ciblée les samedis matins.
La nouvelle permanence des soins dès le 30 juin
Dr Jacques Battistoni, MG France : "C’est une permanence de soins continue, jour et nuit. A cause de la démographie médicale, à cause des besoins de la population, on voit bien qu’il faut organiser une réponse la nuit, mais aussi le jour, en semaine et le week-end. Donc la permanence des soins au sens large c’est vraiment 24h/24 et 7j/7."
Aucune aide financière prévue
Dr Jacques Battistoni, MG France : " Nous les médecins généralistes, quand la ministre a annoncé ce « service d’accès aux soins », on s’est dit « chiche, on va le faire ». Donc nous avons réfléchi, nous avons fait des propositions, en s’appuyant sur des organisations qui existent déjà ici ou là. Et quand on est allés voir avec nos propositions le ministère on nous a dit « il n’y a pas d’argent disponible, il faut faire sans moyens. »
Et faire sans moyens aujourd’hui ce n’est pas possible. Et quelque part cette grève que nous commençons samedi prochain, c’est une façon d’attirer l’attention de la population. S’il n’y a pas de moyens mis en place, on ne pourra pas s’organiser pour répondre aux besoins des gens."
Quelle organisation samedi prochain ?
Dr Jacques Battistoni, MG France : " Les patients vont faire appel au service de garde qui existe déjà à partir du samedi après-midi. Et les médecins de garde à partir de midi vont commencer avec plus d’appels… Mais il ne devrait pas y avoir un report vers les urgences puisqu’il faut différencier les soins non programmés comme l’angine ou l’otite, qui ne sont pas des urgences médicales qui mettent la vie en danger, des véritables urgences qui ont besoin de l’hôpital."
Une permanence téléphonique ?
Dr Jacques Battistoni, MG France : "Aujourd’hui il n’y a pas pas d’organisation pour la journée. Il faut créer quelque chose de nouveau. Nous y sommes prêts mais il faut mettre des moyens. Ce ne sont pas des choses extraordinaire. Il faut une permanence téléphonique. Si vous avez besoin d’un avis et que votre médecin n’est pas disponible parce qu’il est en formation, parce qu’il est en vacances...
Il faut trouver une réponse sur votre territoire grâce à ce dispositif. Cela nécessite d’engager des professionnels, de créer une plateforme internet, faire une liste des médecins d’astreinte. On ne demande pas des centaines millions mais un budget suffisant ! Donc on attire leur attention. Si ils nous disent « vous n’êtes pas au rendez-vous, vous ne voulez pas le faire », nous répondons « on veut bien le faire mais il nous faut ces moyens. »