Vaccin obligatoire ou recommandé : comment s'y retrouver ?
Marisol Touraine a-t-elle confondu le DT-Polio et le BCG, vaccin obligatoire et vaccin recommandé ? Lors d'une intervention sur BFM TV, le 3 juillet 2015, la ministre de la Santé s'est montrée confuse sur le sujet. Une confusion qui a fait jaser sur les réseaux sociaux, et qui mérite d'être clarifiée. Explications.
Aujourd'hui en France, tous les enfants doivent être vaccinés contre le DT-Polio. Trois lettres, pour trois vaccins généralement injectés en une fois et qui protègent contre la diphtérie, le tétanos et la polio. Depuis les années 1960 ce sont les seuls à être officiellement obligatoires.
Par définition, selon le Dr Robert Cohen, pédiatre et infectiologue, "un vaccin obligatoire est un vaccin qui est imposable aux parents. C’est-à-dire que lors de l'inscription à la crèche ou à l’école, on demande le carnet de santé et si les enfants ne sont pas vaccinés contre ces maladies-là, non seulement on peut vous les refuser, mais les parents peuvent être poursuivis parce qu’ils ne s’occupent pas correctement de leurs enfants, cela peut être considéré comme une certaine forme de maltraitance, avec des guillemets. Il peut donc y avoir des conséquences juridiques."
Si un parent refuse de faire vacciner son enfant contre le DT-Polio, il risque en effet jusqu’à six mois de prison et 3.750 euros d’amende.
Ce n'est pas le cas avec le BCG qui protège contre la tuberculose, ou d’autres vaccins dits "recommandés" comme celui contre la rougeole ou contre l'hépatite B. Autrement dit, pour ces vaccins, les parents restent libres. Mais la réalité est plus complexe…
"Un vaccin recommandé est un vaccin qui peut théoriquement être accepté ou refusé, mais dans la réalité ce n’est plus vrai. Parce qu’il n’existe plus de vaccins uniques contre la diphtérie, le tétanos, ou la polio, adaptés à l’enfant et qui permettent de satisfaire aux obligations légales sans vacciner contre les autres", ajoute le Dr Robert Cohen.
En France, l'obligation vaccinale fait régulièrement polémique. En 2014, le Haut Conseil de la Santé publique estimait déjà que le dispositif public de vaccination actuel était "complexe, illisible et inégalitaire".