Enfance en danger : les appels au 119 ont bondi de 56%
Le nombre d’appels au numéro d’aide à l’enfance en danger a fortement augmenté pendant le confinement. Un chiffre qui ne traduit pas forcément une hausse des violences mais bien une hausse de la vigilance.
Une hausse des appels de 56%. C’est ce que le 119, le numéro d’aide à l’enfance en danger, a enregistré pendant le confinement imposé par l’épidémie de coronavirus en comparaison à la même période l’an dernier.
Ainsi, du 18 mars au 10 mai, cette ligne gratuite et ouverte 24 heures sur 24 a reçu 97.542 appels, contre 62.467 l'an dernier à la même période.
A lire aussi : En 2018, un enfant tué tous les quatre jours par un parent
"Vigilance collective accrue"
"Il est encore trop tôt pour affirmer" que cette hausse correspond à une augmentation effective des violences, a commenté dans Le Figaro le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance, Adrien Taquet.
Cependant cette tendance "traduit aussi une vigilance collective accrue, notamment avec une hausse des appels de voisins et des camarades des enfants", a-t-il observé.
De leur côté, les responsables du service soulignent que "les pics d'augmentation des appels au 119 observés ces dernières semaines suivent très clairement les différents lancements de la campagne" d'information lancée à la radio, la télévision et sur internet pour faire connaître la ligne.
Davantage d’appels de mineurs
Dans le détail, le nombre d'appels ayant donné lieu à la transmission d'une "information préoccupante" aux services départementaux de protection de l'enfance a augmenté de 30% par rapport à 2019. Et la proportion d'appels donnant lieu à une telle procédure a également augmenté, passant de 49 à 55%.
Bien que très minoritaires, les cas graves ont cependant beaucoup augmenté : pendant la période du confinement, les écoutants du 119 ont alerté 79 fois le Samu, la police ou la gendarmerie, contre 37 fois l'an dernier à la même période.
Et cette année, les appels ont émané plus souvent de mineurs (21,8%, contre 16,8% en 2019), et même de mineurs souhaitant évoquer leurs propres difficultés (17,2% des appels, contre 13,2% l'an dernier).
Le site internet www.allo119.gouv.fr a par ailleurs connu une "hausse inédite" de sa fréquentation, et plus de 1.400 personnes ont signalé des faits inquiétants via le formulaire mis en place cette année sur ce site.
Maintenir l'écoute, même après le confinement
Rappelant que les capacités d'écoute du service avaient été augmentées de 40 à 50% pendant le confinement, Adrien Taquet a dit au Figaro qu'il comptait "continuer de renforcer le 119 pour maintenir un niveau d'écoute plus élevé".
"Après la rentrée", le gouvernement lancera des "états généraux de la lutte contre les violences faites aux enfants" qui donneront lieu à des "mesures" avant le 20 novembre, notamment concernant "l'amélioration de nos dispositifs de repérage" des violences, a poursuivi le secrétaire d'Etat.