Castration chimique : la solution anti-récidive ?
La castration chimique peut-elle prévenir les récidives d’agressions sexuelles ? Dans quels cas ces traitements hormonaux peuvent-ils être proposés ? Sont-ils une solution ? Et dans quelle mesure complètent-ils la prise en charge psychologique et psychiatrique ?
Le débat "pour ou contre" la castration chimique a été relancé par le meurtre de Marie-Christine Hodeau et l'arrestation de son meurtrier présumé, déjà condamné pour viol.
Castration chimique : où en sommes-nous ?
C'est une loi de 2005 qui a ouvert la porte à ces traitements hormonaux dans le cadre des agressions sexuelles. Mais le juge ne peut en aucun cas ordonner la castration chimique d'un détenu. Il peut prononcer une injonction thérapeutique, c'est-à-dire une obligation de soins et dans ce cadre, et seule l'équipe médicale pourra proposer ce traitement.
Proposer et non imposer : le traitement ne peut être entrepris que si le patient est d'accord. Ce principe ne devrait pas être remis en cause, mais de manière générale le gouvernement souhaite renforcer les mesures de castration chimique.
En quoi consiste la castration chimique ?
La "castration chimique" s'oppose à l'action de la testostérone, hormone sexuelle masculine. Elle fait appel à deux grands types de famille de médicaments, qui font baisser la testostérone dans le sang ou qui empêchent la testostérone de se lier à son récepteur et donc d'agir. Elle s'administre de préférence par injection intramusculaire tous les trois mois.
Elle pourrait diminuer les comportements déviants, en complément d'un suivi psychiatrique, mais elle n'est efficace que chez certains criminels, présentant un type précis de comportement sexuel. De plus, elle porte mal son nom puisqu'elle est réversible à l'arrêt du traitement et qu'elle ne correspond donc pas à une véritable castration.
Un traitement qui inhibe la libido
Comment agit un traitement hormonal, proposé à certains délinquants sexuels, et visant à diminuer la libido ? Quelle est la prise en charge médicale ?
Les mesures légales prévenant la récidive sont au nombre de 4 :
- La mise en place d'un suivi socio-judiciaire (habituellement de 10 ans pour les délits et de 20 ans pour les crimes, avec la possibilité de les allonger de 10 ans supplémentaires depuis 2004
- La constitution d'un fichier recensant les délinquants sexuels,
- L'incitation au traitement par castration chimique, renforcée depuis 2010 et le médecin traitant a obligation de signaler le refus ou l'interruption de traitement.
- Le fait de différer la sortie de prison de ces condamnés, avec un placement de deux ans en centre socio-médico-judiciaire de sûreté.