Pakistan: un tribunal régional interdit le test de virginité sur les victimes de viol
Un tribunal de la province du Penjab, la plus peuplée du Pakistan, a jugé illlégal le test de virginité sur les victimes de viol. Une avancée considérable dans un pays où la virginité supposée d'une femme est gage d'honneur.
Un pas de plus en faveur du droit des femmes ! Désormais, le test de virginité sur les femmes victimes de viol est interdit dans la province la plus peuplée du Pakistan. Dans ce pays où la "virginité" est très importante, ces test servaient notamment à repérer les victimes de viol pour les écarter d'un éventuel mariage.
Des opposants à ces examens, qui incluent ce qui est communément appelé le "test des deux doigts", avaient formulé des requêtes pour rendre ces pratiques illégales.
La Haute Cour de Lahore a estimé que ces tests, qu'elle déclare désormais illégaux, "constituent une agression contre la dignité des femmes victimes, et sont donc contraires au droit à la vie et au droit à la dignité."
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Une violence de plus pour les victimes de viol
Les partisans de ces actes se défendent en assurant qu'ils peuvent ainsi mieux connaître le passé sexuel de la femme - ce qui aboutit souvent à discréditer les victimes de viol.
Au nom de ces valeurs de l'honneur de la femme et de la famille, les victimes de viol au Pakistan sont souvent stigmatisées, et les agressions très peu déclarées.
Ce jugement était "un pas nécessaire dans la bonne direction pour améliorer les enquêtes et les processus judiciaires, les rendre plus justes pour les victimes de viols et d'agressions sexuelles", ont déclaré les avocats à l'origine de la requête.
En décembre, une nouvelle loi visant à lutter contre le viol a interdit le "test des deux doigts", qui consiste à insérer deux doigts dans le vagin de la victime présumée de viol pour déterminer si elle a eu ou non des rapports sexuels.
Mais ce nouveau texte n'interdit pas un examen visuel de l'hymen, pour observer d'éventuels coups et blessures.
L'espoir d'une interdiction nationale
Un dossier similaire est en instance à la Haute Cour de Singh, et les défenseurs des droits des femmes espèrent que le jugement de Lahore va établir un précédent pour, in fine, une interdiction nationale.
Dans l'Inde voisine, le "test des deux doigts" est interdit depuis 2013, et le Bangladesh a suivi en 2018.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu'il n'y a pas d'intérêt scientifique à ces examens, et les juge comme une violations des droits humains.