Le certificat de virginité bientôt pénalisé ?
C’est un document qui atteste qu’une femme est vierge, que son hymen est intact. Dans le projet de loi contre les séparatismes religieux porté par Gérald Darmanin, l’une des mesures prévoit de pénaliser la délivrance de ces certificats.
En France, cette demande est rare. Elle vient essentiellement de familles très pratiquantes, musulmanes, mais aussi des juifs orthodoxes, et des catholiques notamment dans la communauté des gens du voyage. Ce papier est délivré lors d’une consultation médicale, par un gynécologue, une sage-femme ou un médecin généraliste.
Pourtant, les médecins n’ont pas le droit de délivrer ces certificats. Le Conseil National de l’Ordre des Médecins est très clair sur le sujet. « N’ayant aucune justification médicale et constituant une violation du respect de la personnalité et de l’intimité de la jeune femme (notamment mineure) contrainte par son entourage de s’y soumettre, un tel examen ne relève pas du rôle du médecin ».
Des professionnels de santé partagés
Mais comme souvent il y a une différence entre la théorie et la pratique. En France, certains médecins délivrent des certificats de virginité. C’est le cas de Ghada Hatem, gynécologue à Saint-Denis, qui est confrontée environ deux fois par mois à ces demandes. Elle en délivre de temps en temps, sans même examiner les femmes, pour les protéger, pour qu’elles n’aient pas de problème avec leur famille ou leur futur mari.
Au sein de la communauté médicale, le projet de loi divise les professionnels de santé. Certains trouvent que cette mesure est une bonne chose pour les soignants, qui pourront s’appuyer sur le texte pour refuser. D’autres, comme le Dr Ghada Hatem craignent que les femmes soient victimes de cette mesure. Pour cette gynécologue, le projet de loi prend le problème à l’envers. Au lieu de pointer du doigt les soignants, il vaudrait mieux faire de la pédagogie et éduquer les familles.