Le travail de nuit… nuit à la santé !
Dans un rapport publié ce 22 juin, un groupe d'experts mandaté par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) conclut notamment "à un effet probable du travail de nuit sur le risque de cancer", en particulier du sein, mais aussi sur la prise de poids, les performances cognitives ou encore la santé psychique. Il préconise "d'évaluer les coûts sociaux" liés au travail de nuit et de le comparer aux "bénéfices potentiels".
"Le travail de nuit influerait sur les facteurs de risques psychosociaux et les troubles du sommeil, qui à leur tour pourraient augmenter les risques de troubles mentaux", rapporte l'Anses, qui s'est penchée sur la problématique des "horaires atypiques" dès 2011 à la demande du syndicat CFTC.
Face aux nombreux risques recensés dans la littérature scientifique et médicale, et notamment l'augmentation du risque de cancer, l'Anses juge nécessaire à court terme "d'ajuster la surveillance médicale des travailleurs de nuit". Il s’agirait ensuite "d'évaluer les coûts sociaux associés au recours au travail de nuit (arrêts de travail, maladie professionnelle, absentéisme, etc.) qui pourraient être mis en regard des bénéfices potentiels", écrit-elle.
Plus de 3 salariés sur 20 travaillent de nuit
Le recours au travail de nuit "doit rester exceptionnel" comme l'exige le Code du travail, rappelle l'Anses. Or, il a "presque doublé en vingt ans", jusqu'à concerner "15,4% des salariés, soit 3,5 millions de personnes" en 2012.
Dans ces circonstances, l'agence recommande de "limiter" le travail de nuit aux seules activités permettant "d'assurer la continuité de l'activité économique ou des services d'utilité sociale", soulignant que la réglementation n'est pas assez précise sur ce point.
Dans les entreprises concernées, elle préconise par ailleurs "l'adaptation des itinéraires professionnels, de façon à limiter les expositions longues à des contraintes pénalisantes".