Quels sont les effets des différentes contraceptions sur les règles ?
Absence de règles avec certaines pilules ou règles abondantes sous DIU au cuivre ? A l'occasion de la Journée mondiale de la contraception, le point sur les différents types de règles en fonction du contraceptif utilisé.
Les règles surviennent chaque mois en fin de cycle (14 jours après l'ovulation). "Elles durent plusieurs jours, en général de trois à six jours, explique le Dr Tamborini, gynécologue. Normalement, elles surviennent régulièrement tous les vingt‑huit jours mais certaines femmes ont des cycles réguliers mais un peu plus courts ou au contraire un peu plus longs." Un cycle de vingt-cinq ou trente-deux jours n'est donc pas anormal. Aujourd'hui, les femmes peuvent avoir des règles très abondantes ou au contraire plus aucun saignement en fonction du mode de contraception choisi.
La pilule combinée ou oestroprogestative
Avec la pilule oestroprogestative qui supprime l'ovulation, les saignements sont des hémorragies de privation, provoquées par l'absence de prise des comprimés hormonaux. Ils sont plus courts et moins douloureux que les règles. "Cette pilule apporte à la jeune femme perturbée, voire handicapée chaque mois par des règles très douloureuses un confort et une sécurité particulièrement appréciés !" s'enthousiasme le Dr Tamborini, auteur de 800 questions au gynécologue, aux éditions Marabout. Elle nécessite toutefois une consultation pour vérifier l'absence de contre-indication, et un suivi régulier.
" Parfois, en particulier après plusieurs mois ou années d'utilisation de minipilules, on aboutit progressivement à des règles très peu abondantes, voire à une absence de règles, certains cycles, reprend le spécialiste. Cela est assez fréquent et n’est pas inquiétant."
- Le patch et l'anneau
Le patch contraceptif est une option intéressante pour celles qui ont tendance à oublier leur pilule. Il se change une fois par semaine et a les mêmes effets que la pilule combinée sur les règles puisqu'il contient un oestrogène et un progestatif comme elle. De même, l'anneau contraceptif contient les deux types d'hormones et se laisse dans le vagin trois semaines sur quatre.
La contraception progestative : pilule, DIU ou implant
- La pilule progestative microdosée
A base de désogestrel, elle épaissit les sécrétions et elle supprime l'ovulation. Elle supprime dans la majorité des cas les règles, même si de petits saignements baptisés spotting peuvent survenir.
Si elle contient du lévonorgestrel microdosé, elle a juste un effet sur les sécrétions mais elle ne supprime habituellement pas l'ovulation, donc les règles surviennent selon le cycle. Des irrégularités du cycle ne sont pas rares et chez certaines femmes, cette pilule supprime l'ovulation et les règles aussi...
- Le DIU (stérilet) hormonal
Le DIU hormonal est une option pour les femmes préférant un stérilet et ayant des règles abondantes. Trois à six mois sont nécessaires pour que le corps s'habitue à sa présence ; les règles sont alors parfois prolongées ou il peut y avoir des spottings (légers saignements entre les règles). Passé ce délai les menstruations deviennent moins abondantes ou elles disparaissent : "Environ 80% des femmes présentent des règles peu abondantes et 20% une absence de règles", précise le spécialiste.
- L'implant hormonal
Posé sous la peau, l'implant bloque l'ovulation et augmente la viscosité de la glaire. "Il n'y a plus de règles régulières mais des saignements qui peuvent être de nature très varié, détaille le Dr Tamborini. Souvent s'installe une aménorrhée qui peut être appréciée par certaines femmes." Point appréciable, l'efficacité est de 3 ans.
- Les progestatifs à forte dose
Utilisés habituellement du 5ème au 25ème jour, ils sont intéressant en préménopause mais peuvent entraîner des irrégularités menstruelles, d'après le Dr Tamborini.
Les contraceptifs non hormonaux
- Le DIU au cuivre
"Dans la plupart des cas, la présence d'un stérilet normal au cuivre augmente l'abondance et la durée des règles, reconnait le Dr Tamborini. Souvent les règles sont alors précédées et suivies de plusieurs jours de traces imposant une protection. Si vous avez déjà des règles longues et abondantes, ce moyen de contraception ne vous est pas conseillé." Des saignements entre les règles sont susceptibles de survenir et d'après le gynécologue, "plus on s'approche de la ménopause, plus il y a de probabilités qu'un stérilet, même depuis longtemps bien toléré, provoque des règles de plus en plus abondantes." Le retrait du stérilet est alors nécessaire pour que les choses rentrent dans l'ordre.
- Les capes, diaphragmes, préservatifs et spermicides
Ces dispositifs ne modifient par les règles, qui surviennent de façon naturelle.
- La pilule du lendemain et du surlendemain
Méthode de contraception réservée au rapport à risque, la pilule du lendemain contient un progestatif, le lévonorgestrel ; elle est à prendre dans les 72 heures suivant le rapport. Elle ne protège pas des rapports les jours suivant la prise (l'utilisation d'un préservatif est donc nécessaire jusqu'à la survenue des règles). "Le plus souvent, les règles arrivent à la date normale, commente le Dr Tamborini. Mais il peut exister un décalage de quelques jours." Attention, en cas de retard de plus de 5 jours, un test de grossesse s'avère nécessaire. La pilule du lendemain peut également provoquer quelques saignements.
La pilule du surlendemain, à prendre dans les cinq jours suivant le rapport à risque, contient elle de l'ullipristal et de la même façon, elle peut provoquer des règles précoces ou tardives, ainsi que des saignements en dehors des règles.