Douleurs intimes : les hommes ne sont pas épargnés
Traumatisme des organes génitaux lors d'un accident de sport, blessure due à un rapport sexuel, élancement inexpliqué dans le bas-ventre… Les hommes n'osent pas toujours parler de ces douleurs. Pourtant, les douleurs intimes chez l'homme sont assez fréquentes et variées.
L'anatomie masculine
Les douleurs intimes masculines ne sont pas à prendre à la légère car faute de prise en charge, elles peuvent parfois avoir des conséquences graves.
L'anatomie masculine est constituée du pénis, de deux testicules ainsi que de glandes annexes : les vésicules séminales, la prostate. Au sommet du testicule, il y a l'épididyme. Il regroupe tous les petits tubules en provenance des gonades pour transporter les spermatozoïdes. Il se poursuit par le canal déférent puis par le canal éjaculateur en passant par les vésicules séminales et la prostate. L'ensemble de cet appareil génital ainsi que les organes du bassin sont soutenus par le périnée. Des muscles qui jouent un rôle dans la continence, en exerçant une pression sur les différents orifices que sont l'urètre et l'anus.
Les douleurs les plus fréquentes surviennent au niveau de la prostate, du scrotum et de l'épididyme. Le plus souvent, il s'agit d'une inflammation due à une infection microbienne. On parle de prostatite quand l'inflammation touche la prostate et d'épididymite quand elle touche l'épididyme. Cette dernière s'accompagne souvent d'une fièvre et de brûlures mictionnelles.
Côté scrotum, quand une douleur violente survient, il peut s'agir d'une torsion testiculaire. La douleur remonte le long du canal déférent et irradie vers le canal inguinal, le pli de l'aine. La bourse est souvent augmentée de volume et rouge. La varicocèle, elle, correspond à une dilatation des veines du cordon spermatique qui assurent le retour veineux du testicule. Quand la varicocèle est importante, la douleur peut être pénible.
D'autres douleurs intimes existent, elles concernent le périnée ainsi que des névralgies comme par exemple, l'inflammation du nerf pudendal dont le trajet s'étend du sacrum jusqu'à la verge.
Les douleurs pelvi-périnéales chroniques
Les douleurs pelvi-périnéales chroniques touchent 15% de la population masculine mondiale, quel que soit l'âge. Pour soulager ces douleurs, des traitements existent mais parfois ils ne suffisent pas. À l'hôpital Saint-Louis de Paris, une équipe propose pour ces patients des séances d'ostéopathie.
"Les douleurs pelvi-périnéales chroniques sont dues à des compressions des nerfs du bassin. Ce sont les nerfs qui innervent les différents organes du bassin (rectum, vessie, prostate, utérus et vagin). Et ces nerfs qui sont stimulés donnent des douleurs au malade alors que les organes sont normaux", explique le Pr François Desgrandchamps, chef du service d'urologie à l'hôpital Saint-Louis.
Pour libérer les nerfs comprimés, l'ostéopathie est très efficace. En relâchant progressivement les tensions musculaires et viscérales de la région du bassin, les nerfs regagnent peu à peu de leur mobilité et les douleurs s'estompent. Les patients peuvent ainsi limiter voire arrêter les traitements antalgiques.
Le kyste de l'épididyme
Le kyste de l'épididyme est une pathologie qui peut survenir à tout âge. L'épididyme est situé au niveau de la paroi du testicule, cette structure est essentielle à la maturation et au transport des spermatozoïdes. Relativement fréquents, ces kystes s'avèrent parfois très douloureux et nécessitent alors une intervention.
L'objectif de l'intervention est de réaliser l'exérèse du kyste. La première étape de l'opération consiste à extraire le testicule et le kyste de la bourse. Il faut ensuite libérer le testicule des enveloppes qui l'entourent. Les membranes étant fines, cette étape nécessite patience et minutie.
À l'aide d'une source de chaleur, le chirurgien cautérise ensuite les petits vaisseaux afin d'éviter tout saignement qui pourrait entraîner la formation d'hématome. Kyste et testicule sont alors séparés et le kyste est libéré de ses dernières attaches. Il est ensuite envoyé en anatomo-pathologie afin d'être analysé. La dernière étape de l'intervention consiste à recoudre les enveloppes qui entourent le testicule et à le réintégrer dans la bourse.
Le patient peut rentrer chez lui quelques heures après l'intervention. Il faut compter environ une semaine pour que toutes les douleurs disparaissent.