L'andropause : la ménopause au masculin
L'andropause est-elle l'équivalent de la ménopause chez l'homme ? Qu'entraîne la baisse de la production des hormones masculines ? Pourquoi l'examen de la prostate est-il synonyme de toucher rectal ? Messieurs, toutes les réponses sont dans ce dossier.
Qu'est-ce que l'andropause ?
Fatigue, baisse de la libido, dépression, fonte musculaire… et si c'était l'andropause ? Chez les femmes, passé un certain âge, les premiers signes de la ménopause se font sentir. Les hommes, eux, ne sont pas en reste puisqu'ils souffrent aussi d'une baisse hormonale liée à l'âge.
On parle alors d'andropause, qui vient du grec andros qui signifie "homme" et de pausis qui signifie la "cessation". L'andropause correspond donc à une baisse de production de la testostérone. 35% des hommes âgés de plus de 80 ans sont concernés par ce trouble.
Pour mieux comprendre l'andropause, il faut regarder le cerveau de plus près. Sous l'influence de l'hypophyse, les testicules produisent la testostérone. Ce sont les cellules de Leydig qui synthétisent l'hormone mâle. Elles produisent entre 6 et 7 mg de testostérone par jour. Mais toutes les quatre secondes, une cellule de Leydig meurt sans être remplacée. Résultat : avec l'âge la production de testostérone testiculaire diminue.
Même si cette baisse n’est pas totale, on observe néanmoins des signes dont l'intensité est variable d'un homme à l'autre : des troubles de l'humeur, une diminution de la production et de la maturation des spermatozoïdes, un risque d'ostéoporose, du surpoids avec un développement de la graisse abdominale et même un risque plus important de développer une maladie coronarienne.
Contrairement à la ménopause, la production de testostérone ne s'arrête pas complètement. À titre indicatif, cette baisse est d’environ 12% pour les hommes de 50 ans, et elle diminue quasiment de moitié par rapport au taux normal pour les plus de 80 ans.
Diagnostiquer l'andropause
Pour dépister l'andropause, il existe des consultations de sexologie au sein des services d'urologie. Tout commence par un interrogatoire poussé sur les nombreux symptômes que peut provoquer la carence en testostérone.
L'interrogatoire doit permettre de savoir si les troubles du patient sont liés à une andropause, une baisse anormale du taux de testostérone. "Les hormones baissent au cours de l'âge. Et à partir de 30 ans, chaque année, 1% de la testostérone baisse. Il y a donc une vraie réalité physiologique par rapport à l'âge, la testostérone baisse avec l'âge. On pense qu'un certain nombre d'hommes, pour différentes raisons, ont une chute plus importante que la normale. Et ces personnes vont devenir symptomatiques avec un certain nombre de symptômes comme la baisse du désir, la baisse de la libido, la baisse d'énergie, une dépression, une baisse de vitalité…", explique le Dr Pascal Lacroix, sexologue et andrologue.
Ronflements et sueurs nocturnes sont caractéristiques d'une apnée du sommeil. Cette pathologie provoque aussi parfois une baisse de la testostérone dans le sang comme le confirme le Dr Lacroix : "Les apnées du sommeil peuvent influencer la production de testostérone par rapport à une diminution ou une abolition de l'hormone qui va déclencher la sécrétion périphérique de testostérone. Donc comme vous n'avez plus les pics plasmatiques qui vont déterminer cette sécrétion, il y aura alors moins de sécrétion".
Les traitements à base de testostérone peuvent accentuer les risques de pathologies de la prostate. Ils sont donc contre-indiqués quand le patient a ce genre d'antécédents. Si les examens réalisés confirment l'andropause, des injections de testostérone seront prescrites. Dans la majorité des cas, les patients retrouvent alors une activité sexuelle satisfaisante. En France, 7% des hommes de plus de 60 ans souffrent d'andropause.
La prostate
Située juste sous la vessie, la prostate peut être le siège de petites boules bénignes (adénomes) mais aussi malignes.
Pour vérifier que des cellules cancéreuses ne s’y sont pas développées, le seul moyen de palper la prostate est le toucher rectal.
Un diagnostic tardif réduit les chances de guérison, il faut donc se résoudre à cet examen.