Du sperme pour soigner le cancer
Le sperme pourrait dans un futur proche transporter des anticancéreux dans le col de l’utérus, selon une étude.
Le sperme, nouvelle arme contre le cancer du col de l’utérus ? Il s’agit de travaux très sérieux menés par des chercheurs du Leibniz Institute for Solid State and Materials Research (Allemagne), publiés dans la revue ACS Nano le 4 décembre 2017.
Ils ont eu l’idée d’utiliser des spermatozoïdes pour transporter une chimiothérapie vers la tumeur. Les gamètes mâles jouent ici le rôle de transporteur-livreur. Ils sont très mobiles : grâce à leur flagelles, ils sont capables de remonter l’appareil génital féminin. Les spermatozoïdes savent aussi tranverser la membrane d’une cellule (c’est ce qu’ils font avec l’ovule).
Eviter les effets indésirables de la chimiothérapie
Le spermatozoïde (rebaptisé "spermbot", qui signifie "robot-spermatozoïde") a été modifié. Il contient un anticancéreux, la doxorubicine (ou adriamycine), et il est équipé d’une sorte de micro-harnais contenant du fer pour être guidé jusqu'à la tumeur grâce à un dispositif électro-magnétique. Selon les chercheurs, grâce à cette expérience, réalisée en laboratoire, 87 % des cellules cancéreuses ont été détruites en trois jours.
En ciblant uniquement les cellules cancéreuses, les traitements provoqueraient moins d’effets secondaires, souvent rencontrés lors d’une chimiothérapie (nausées, vomissements, diarrhées, etc). La chimiothérapie a effectivement l'inconvénient majeur de ne pas distinguer les cellules cancéreuses des cellules saines. Le "spermbot" pourrait également, selon les chercheurs, être utilisé contre l’endométriose ou les grossesses extra-utérines. Néanmoins, pour l’instant, le système n’a été testé qu’en laboratoire, et il soulève beaucoup de questions. Parmi elles : comment éviter une grossesse à la patiente traitée ?