Chlamydia : faites-vous dépister !
Le dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis devrait être systématique chez les femmes de 15 à 25 ans sexuellement actives, estime la Haute Autorité de Santé.
60 à 70% des femmes ayant contracté une chlamydiose ignorent qu’elles ont été infectées. Au moins un dépistage doit donc être réalisé chez les femmes de 15 à 25 ans, femmes enceintes comprises, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), qui a publié un communiqué le 23 octobre. L’agence demande également à ce que le dépistage soit plus accessible, avec deux objectifs : "réduire le risque de complications à long terme chez la femme et limiter la propagation de l’infection au sein de la population".
La principale cause d’infertilité dans les pays développés
La bactérie Chlamydia trachomatis est responsable de la chlamydiose, l’une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes. Elle ne donne souvent aucun symptôme, mais si elle n’est pas traitée par antibiotiques, elle peut provoquer de graves séquelles : salpingites, grossesses extra-utérines, atteintes du nouveau-né… Dans les pays industrialisés, cette infection est la principale cause d’infertilité.
Les facteurs de risque sont les suivants :
- avoir eu plusieurs partenaires sexuels dans l’année
- avoir récemment changé de partenaire
- avoir une IST
- avoir un partenaire qui a une IST
- avoir des antécédents d’IST
- être un homme ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH)
- être en situation de prostitution
- avoir été violé.e
Même si le test est négatif, s’il y a eu des rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire, il faut le refaire chaque année. En cas de test positif, il faut répéter le dépistage tous les trimestres ou semestres.
D’après la HAS par ailleurs, un "dépistage opportuniste" doit aussi être réalisé pour :
- les hommes sexuellement actifs présentant des facteurs de risque
- les femmes sexuellement actives présentant des facteurs de risque de plus de 25 ans
- les femmes enceintes consultant pour une IVG
Favoriser l’accès au dépistage
Selon la HAS, qui a mené une enquête sur le sujet, le dépistage systématique est difficile à mettre en œuvre dans les centres spécialisés, les plannings familiaux et les services de santé universitaires. Pour que le dépistage soit généralisé, il faut donc qu’il soit davantage effectué chez le médecin généraliste, le gynécologue ou la sage-femme, estime la HAS. Aussi, une formation des praticiens au dépistage s'avère indispensable. L’agence propose également de promouvoir l’auto-prélèvement, vaginal pour les femmes et urinaire pour les hommes, pour les patients effrayés par le caractère intime de cette pratique.
Autre élément susceptible de freiner le dépistage : la facturation. Pour le moment, un seul prélèvement à la fois est remboursé. "Pour permettre aux centres d’adapter le dépistage aux pratiques sexuelles des patients, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, la HAS préconise d’élargir le remboursement à plusieurs sites de prélèvement, selon les pratiques sexuelles", conclut l’agence.