Sport sur ordonnance : un accès encore trop inégal
La prescription de sport permet à de nombreux patients de pratiquer une activité physique adaptée à leur pathologie et intégralement remboursée. Mais dans les faits, l'accès à ces séances et leur remboursement sont parfois complexes. Reportage.
Poids, masse graisseuse, tour de taille... Marc, 70 ans, est examiné sous toutes les coutures. Il est en surpoids et souffre d’une affection de longue durée. Son but est de reprendre le sport et il peut prétendre au sport sur ordonnance, des séances remboursées intégralement à Paris, si elles sont prescrites par un professionnel de santé.
Sédentaires, malades chroniques...
Dans cette maison sport-santé créée par la ville de Paris, Marc passe un test d’aptitude physique pour connaître son niveau et ses faiblesses. Grâce à toutes ces données, il reçoit un programme de sport personnalisé.
Comme lui, plus de 150 personnes sont déjà passées par cette maison sport-santé en l’espace de deux mois.
"Il y a les personnes plutôt éloignées de la pratique sportive, sédentaires, des malades chroniques, avec des cancers et des affections de longues durées. Ça touche un public assez large au final", explique Améline Emond, enseignante en activité physique adaptée.
Une prise en charge locale
Les patients se retrouvent ensuite par petits groupes pour faire du sport ou plutôt, de l'activité physique adaptée en douceur et en fonction des capacités de chacun. En quelques séances, les progrès sont déjà là.
À l’heure actuelle, ces cours de sport sur ordonnance ne sont pas gratuits partout. Certaines mutuelles ou acteurs territoriaux les prennent en charge. C’est le cas de la mairie de Paris.
"On a la volonté d'avoir une direction de la santé publique à Paris qui nous permet de pouvoir financer sur nos propres moyens ce type de dispositif. Si la ville ne le faisait pas, personne ne le faisait", explique Anne Souyris, adjointe en charge de la santé publique à la mairie de Paris.
Une "démarche de prévention pure"
Mais parmi les médecins, certains plaident pour une prise en charge nationale. "L’intérêt pour la Sécurité sociale d’investir et de rembourser ces séances de sport sur ordonnance, c'est qu'effectivement, ça les oblige à sortir de l'argent maintenant pour financer, sauf que c'est de l'argent qu'elle n'aura pas à sortir plus tard pour soigner. On sera donc dans une démarche de prévention pure", explique le Dr Laurent Uzan, cardiologue, médecin du sport.
Le sport a déjà prouvé ses bienfaits, il réduit notamment de 20 à 25 % les récidives d’infarctus.