Toujours trop d'inégalités sociales dans l'accès aux soins
Un rapport de la Drees alerte sur les inégalités sociales au sein du système de santé, qui se font encore ressentir en 2022. Des disparités qui s'observent dès le plus jeune âge.
Maladies chroniques, renoncement aux soins, dépistage... Le rapport 2022 de la Drees sur l'état de santé de la population en France, publié mercredi 21 septembre, met en lumière les inégalités sociales au sein du système de santé. L'Insee alertait déjà en 2021 sur les différences de classes, les hommes les plus aisés ayant en 2020 une espérance de vie moyenne à 84,4 ans alors que celle des hommes les plus modestes était de 71,7 ans.
Des inégalités marquées dès la petite enfance
Et selon la Drees, ces inégalités s'observent dès le plus jeune âge. Les disparités sont en effet marquées entre les enfants selon la catégorie socio-professionnelle de leurs parents : deux fois plus d'enfants d'ouvriers que d'enfants de cadres se retrouvent en surpoids en grande section de maternelle, note la Drees.
Si la prévalence de troubles de la vue est identique, les enfants d'ouvriers sont moins nombreux que ceux de cadres à porter des lunettes (31 % contre 37 %), selon le rapport du service statistique des ministères sociaux.
Les cancers touchent toute la population
Mais ce n'est pas tout : tout au long de la vie, le risque de développer une maladie chronique est plus élevé chez les personnes les plus modestes que chez les plus aisées.
Seul le cas des cancers se distingue : ils surviendraient "un peu moins fréquemment chez les personnes avec les niveaux de vie les plus modestes". Les personnes aisées sont "souvent prises en charge pour des cancers de la prostate et du sein", et les personnes modestes pour le cancer du poumon, note la Drees.
Néanmoins, cela peut s'expliquer par un plus faible recours aux tests de dépistage : en 2019, 24 % des femmes âgées de 50 à 74 ans parmi les plus aisée n'avaient jamais réalisé de mammographie contre 39 % chez les plus précaires.
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Les plus précaires renoncent aux soins
Le renoncement aux soins touche également davantage les plus modestes, pour qui les dépenses de santé représentent un coût trop important. Ceci est accentué par les déserts médicaux dans certains territoires. Pour la Drees, ces disparités peuvent s'expliquer, en partie, par "des habitudes de vie différenciées selon le milieu social".
Le service statistique note enfin chez les plus modestes une alimentation qui comporte moins de fruits et légumes, et davantage d'obésité. Deux facteurs qui jouent un rôle dans le développement de maladies chroniques.