Un médecin inscrit l’homosexualité de son patient comme une pathologie
Un homme a interpelé l'Ordre des médecins après avoir découvert que son généraliste avait inscrit son homosexualité sur une ordonnance aux côtés d’autres pathologies.
Son orientation sexuelle affichée comme une pathologie sur son ordonnance. Après un rendez-vous médical à Mimizan, dans les Landes, un homme de 46 ans découvre que le médecin généraliste qu'il a consulté a inscrit sur une ordonnance son homosexualité comme une pathologie. “Ce n'est que lorsque je suis arrivé chez moi que je me suis rendu compte des écrits contenus dans cette ordonnance” s’est exprimé ce mercredi 10 juillet l’homme en question, qui a souhaité rester anonyme, auprès du média Sud-Ouest.
Un discours "moralisateur"
La patient a commencé à consulter ce généraliste au printemps 2023. Il avait alors “contracté une syphilis” et, faute de médecin traitant, il avait pris rendez-vous avec ce médecin qu’il ne connaissait pas, raconte-t-il à Sud-Ouest.
Lors de ce premier rendez-vous, le Mimizannais a demandé le renouvellement de sa prophylaxie pré-exposition (PrEP), un traitement qui diminue le risque d’infection par le VIH. Le médecin a honoré cette demande, mais aurait tenu un discours “moralisateur” expliquant à son patient que “le traitement n'était pas la solution” avant de souligner que sa “façon de vivre était dangereuse pour [sa] santé” d’après les propos recueillis par Sud-Ouest.
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Asthme, troubles du sommeil… et homosexualité
Après ce premier rendez-vous, patient et médecin ne se reverront que peu de fois, uniquement pour renouveler des médicaments. Jusqu’à récemment où le Mimizannais, gêné par des “bouchons dans les oreilles” a contacté le secrétariat de son médecin afin d’obtenir une ordonnance pour se rendre chez un médecin ORL.
L’ordonnance contenait une liste de pathologies dont souffrait le patient. Parmi celles-ci figuraient, entre autres, “asthme, troubles du sommeil non organiques” et enfin… “homosexualité”.
"C'est plus simple" sur le logiciel
Consterné, le Mimizannais exige des excuses de la part du médecin. Il révèle avoir également contacté l’Ordre des médecins des Landes. “D'un point de vue déontologique, un médecin ne peut faire figurer l'orientation sexuelle d'une personne” a répondu le Docteur Jean-François Dubroca, président de l’Ordre. “En cas de plainte du patient, ce médecin sera rappelé à ses devoirs déontologiques”, précise-t-il.
Contacté par les journalistes de Sud-Ouest, le médecin se défend : “D'un point de vue pratique sur le logiciel, c'est plus simple d'avoir tout dans la même case. Mais si c'est là que le bât blesse, alors je comprends. L'homosexualité n'est pas une pathologie”. Quant aux propos moralisateurs qu’il a eu après leur premier rendez-vous et qui ont été partagés par le patient, le médecin s’est défendu en invoquant le “secret médical”.