Un nouvel effet de l'Ozempic pointé du doigt : il concerne le goût des aliments
Une étude a montré que l’injection hebdomadaire d’Ozempic, ce médicament antidiabétique détourné pour perdre du poids, modifiait le goût et la sensibilité gustative.
La dysgueusie, ce trouble généralement peu fréquent qui altère la perception du goût, a connu son heure de gloire lors de la crise du Covid-19. Voici qu’il fait son retour sur le devant de la scène grâce à une nouvelle déferlante sanitaire : celle des médicaments à base de sémaglutide, originellement destinés à traiter le diabète de type 2. Sur le réseau social TikTok, de nombreuses utilisatrices se plaignent de la modification du goût de certains aliments, après une injection de leur traitement.
Comment fonctionnent les médicaments à base de sémaglutide ?
Ozempic, Wegovy, Mounjaro… Ces traitements antidiabétiques sont devenus extrêmement populaires ces derniers mois aux États-Unis pour leurs vertus amincissantes. En France, ils font l’objet d’un suivi strict de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui s’inquiéte de son "mésusage" de plus en plus répandu, et rappelle "que l’utilisation du médicament Ozempic (sémaglutide) doit être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé". Une surveillance renforcée a été mise en place avec l’Assurance maladie "pour s’assurer que les prescriptions respectent ce cadre d’utilisation".
Ces médicaments sont des analogues du GLP-1, une hormone naturellement fabriquée par l’organisme, qui stimule notamment la sécrétion d’insuline. L’Ozempic permet d’imiter cette hormone, aidant ainsi les individus souffrant de diabète de type 2, qui ne peuvent pas la synthétiser. Le GLP-1 bloque également les hormones de l’appétit au niveau du cerveau et ralentit la vidange de l’estomac, ce qui peut provoquer, chez certains patients, une perte de poids.
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Quels sont les effets secondaires de l'Ozempic ?
Mais de nombreux effets secondaires concernant la prise de ces médicaments à base de sémaglutide ont été signalés depuis leur mise sur le marché. Les derniers en date concernent par exemple une hausse de la fertilité, une baisse des performances sexuelles chez les hommes ou encore des troubles gastro-intestinaux. Cette liste s’est récemment allongée, à la suite d’une nouvelle étude présentée par des chercheurs slovènes en marge de la réunion annuelle de la Société d’endocrinologie, qui se tient à Boston (États-Unis), du 1er au 4 juin.
Leurs résultats indiquent qu’une injection hebdomadaire de sémaglutide modifie la sensibilité gustative, la perception du goût et la réponse du cerveau aux goûts sucrés chez les femmes obèses. "Les personnes obèses perçoivent souvent les goûts de manière moins
« intense » et ont un désir intrinsèquement élevé pour les aliments sucrés et riches en énergie", a expliqué Mojca Jensterle Sever, du Centre Médical Universitaire de Ljubljana, en Slovénie.
Des études supplémentaires doivent être menées
Des IRM ont été réalisées pour évaluer les réponses cérébrales des participantes lorsqu'une solution sucrée était déposée sur leur langue avant et après qu'elles aient mangé un repas. Une biopsie de leur langue a également été effectuée afin d’analyser les gènes associés au goût.
Les femmes qui suivaient un traitement à base de sémaglutide ont vu leur sensibilité gustative s'améliorer. Des changements dans leur perception du goût ont également été observés, tout comme du côté de leur activité cérébrale en réponse aux goûts sucrés.
Les scientifiques appellent toutefois à mener des recherches complémentaires sur le sujet. "Cette étude n'a évalué que la modification d’un goût spécifique dans un environnement d'étude, ce qui ne reflète pas forcément l'expérience quotidienne", a indiqué Jensterle Sever. "La perception du goût peut varier considérablement d'une personne à l'autre, ce qui limite la généralisation de nos résultats."
