VIH, hépatites : 5 000 patients doivent se faire dépister suite à des soins dentaires
C'est le cauchemar des patients, être infectés par un virus grave, VIH ou hépatites, suite à des soins. C'est ce qui arrive à 5 000 Lyonnais à cause d'un défaut de stérilisation. Un risque qui reste heureusement rare.
La double peine. Des soins dentaires et un risque de contracter le VIH ou une hépatite. 5 000 patients ont ainsi reçu un courrier des Hospices civils de Lyon (HCL) les invitant à se faire dépister suite à des soins dentaires effectués entre mai et décembre 2022. L'information était restée confidentielle jusqu'à présent.
D'après le journal Ouest France, le centre de soins dentaires des HCL accueillerait chaque année entre 10 000 et 15 000 patients et formerait une centaine d’étudiants par an au métier de chirurgien-dentiste.
Un oubli dans la désinfection
L'origine du problème ? Un défaut de stérilisation sur un appareil utilisé pour les soins.
Les muqueuses de la bouche sont des zone très vascularisées, le sang pouvant contenir des germes transmissibles. Une asepsie rigoureuse est donc incontournable, à l'aide d'une décontamination, d'un nettoyage et d'une stérilisation. C'est ce qui assure aux patients l'absence de risque infectieux.
Or dans le cas des patients lyonnais, les embouts étaient bien stérilisés entre chaque patient mais le reste de l'appareil était simplement désinfecté. Or la désinfection ne détruit pas tous les germes, contrairement à la stérilisation.
La chaîne d'asepsie est donc brisée. Et il suffit d'un patient porteur du VIH ou d'un virus d'hépatite pour que la transmission sanguine se fasse aux patients suivants.
Est-ce fréquent ?
C'est un risque rare, comme s'en prévalent d'ailleurs les Hospices civils de Lyon.
En 2019, Santé publique France a analysé le risque infectieux suite à une absence de stérilisation d'un porte-instrument entre chaque patient : "En population générale, le risque individuel moyen d'avoir contracté une infection est le plus faible pour le VIH à 1 sur 420 millions et le plus élevé pour le VHB à 1 sur 516 000."
Comment s'en prémunir ?
Un questionnaire médical est censé être posé à chaque patient : si vous n'avez eu aucune question sur vos antécédents médicaux, dentaires et chirurgicaux, ce n'est pas normal.
L'équipe de soins est censée se laver les mains avant et après toute intervention, et porter des gants et des masques à usage unique, ainsi que des lunettes de protection. Les blouses sont lavées séparément du linge, avec parfois une sur-blouse jetable.
Les fournitures du type verre, gants, pompes à salive, sont jetées. La zone de soins est nettoyée et désinfectée. Entre autres mesures d'hygiène, les instruments non jetables doivent en plus du nettoyage et de la désinfection, être stérilisés.
N'hésitez pas à poser des questions à votre professionnel de santé pour en savoir plus.