4 questions pour comprendre les risques et les bénéfices de la vaccination
Pourquoi les vaccins restent importants ? Faut-il avoir peur des fameux adjuvants ? Que penser des vaccins combinés ? On fait le point à l'occasion de la Semaine Européenne de la Vaccination.
Depuis le 24 avril et jusqu’au dimanche 30 avril, c’est la Semaine Européenne de la Vaccination. Une initiative de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui vise à rappeler que le vaccin représente le meilleur moyen de se protéger de certaines infections.
Mais il faut bien reconnaître que la défiance s’est largement accentuée, avec la pandémie et le Covid. Un récent rapport, publié par l’UNICEF, décrit une perte de confiance à l’égard de la vaccination, de l’ordre de 11%, en France. De son côté, Santé publique France note que 84,6% des Français sont favorables à la vaccination de façon générale. Des chiffres en augmentation.
La vaccination, vraiment importante ?
L’objectif de cette semaine, c’est d’informer, de répondre aux questions à un moment où la défiance s’exprime très fort, notamment sur les réseaux sociaux. Mais comment faire pour renouer le dialogue et rappeler l’importance de la vaccination ?
"On a vécu une période très favorable à la vaccination car sans vaccin, on serait encore probablement très impactés par l'épidémie de Covid", note la Professeure Odile Launay, infectiologue à l’hôpital Cochin, à Paris, directrice d’investigation clinique en vaccinologie Cochin/Pasteur. "Il faut rappeler que ces vaccins extrêmement efficaces ont eu un impact très positif" poursuit-elle.
"Le Covid va être un peu dernière nous, on continue à vacciner les personnes les plus fragiles, mais il ne faut pas oublier les autres maladies virales respiratoires mais aussi la rougeole" rappelle la spécialiste. "Et on sait qu'avec le Covid, on a isolé les gens, que leur immunité a un petit peu baissé. Donc il ne faut pas baisser la garde vis-à-vis de la vaccination en générale" insiste-t-elle.
Vaccins combinés, un danger pour les enfants ?
Plusieurs inquiétudes reviennent souvent concernant la vaccination. La première est celle des parents qui n'ont accès qu’à des vaccins combinés pour leurs enfants.
"On a essentiellement des vaccins hexavalents, qui protègent contre six maladies pour lesquelles la vaccination est aujourd'hui obligatoire. Donc la combinaison de ces vaccins est un plus puisqu'au lieu de faire six injections, on en fait une seule. Il ne faut pas que les parents soient inquiets, c'est au contraire une facilité et un bien-être pour l'enfant" rassure le Pre Launay.
Faut-il avoir peur de l'aluminium dans les vaccins ?
Autre inquiétude fréquente : la présence de sels d’aluminium dans les vaccins et les éventuels dangers que cela représente pour la santé. "L'aluminium est utilisé comme un adjuvant, c'est-à-dire une substance qu'on administre en même temps que l'antigène vaccinal, qui permet au système immunitaire de s'exprimer suffisamment pour apporter une protection" détaille Odile Launay.
"Il est indispensable pour que le vaccin soit efficace. C'est un adjuvant utilisé depuis très longtemps, avec des données en terme de sécurité qui sont tout à fait probantes, donc il n'y a pas d'inquiétude à avoir" poursuit-elle.
Le vaccin anti HPV sera-t-il bientôt obligatoire ?
Beaucoup d’inquiétudes, aussi, concernant la vaccination contre les infections à papillomavirus, les HPV. On sait que 80% de la population a été ou sera exposée au HPV, qui peut, dans certains cas, être à l’origine de cancers. La Ligue Contre le cancer demande à ce que la vaccination soit prise en charge à 100%. Et également qu’elle soit rendue obligatoire, pour les filles comme pour les garçons.
"C'est vrai qu'en France, on est très en retard. Les pays qui ont beaucoup vacciné ont vu une quasi disparition de la circulation de ces virus, avec une diminution des pathologies que ça entraîne et à terme des cancers du col de l'utérus, des cancers génitaux et des cancers ORL liés au HPV". La France a peu assuré la promotion de cette vaccination.
Résultat, aujourd'hui, on compte moins d'une fille sur deux vaccinée et un garçon sur 10, déplore la Pre Launay. "Mais l'obligation n'est pas la seule solution : la communication, la promotion de cette vaccination et sa gratuité peuvent inciter et montrer que c'est vraiment important".