Cancer de la peau : les poissons aussi
Les rayons UV font des dégâts, et même chez les poissons. Des chercheurs ont identifié pour la première fois des cancers de la peau sur des poissons sauvages. C’est que révèle la revue scientifique PLOS ONE dans son édition du mois d'août 2012.
L'étude a réuni des experts de l'Université de Newcastle, et de l'Institut australien des sciences marines de l'Université James Cook, qui se sont intéressé au Plectropomus leopardus, autrement connu sous le nom de truite de corail commune. Une espèce vivant dans la plus grande barrière de corail au monde, qui est aussi une réserve naturelle.
Selon le Dr Michael Sweet qui dirige l’équipe de Newcastle : « Ce cancer, qui est un mélanome, est presque identique à celui observé chez les humains. »
Victimes du trou de la couche d’ozone
« Des efforts supplémentaires doivent être réalisés afin de déterminer la cause exacte du cancer, mais après avoir éliminé des facteurs susceptibles comme les agents microbiens et la pollution marine, les rayons UV semble être la cause la plus probable. Ces poissons sont exposés au plus grand trou de la couche d'ozone. »
Mélanome étendu
« Sur les 136 échantillons de poissons, 20 (15%) présentaient des lésions sombres sur la peau. Certains étaient d'apparence presque entièrement noirs (…) Ces individus que nous avons examinés avaient des mélanomes étendus, mais seulement en surface... cela signifie que le cancer ne s'était pas répandu profondément dans la peau de sorte qu’en dehors de ces lésions de surface, les poissons étaient en globalement en bonne santé (… ) Une fois que le cancer s’est propagé plus profondément dans le corps du poisson, ils sont plus malades, moins actifs, probablement qu’ils se nourrissent moins, et ceux-là on ne peux pas les attraper. Ce qui suggère que le pourcentage réel touché par le cancer est probablement plus élevé que celui observé dans l'étude. »
Une partie de la réponse serait génétique
Avant cette découverte, les travaux de l’équipe de Newcastle utilisaient d’autres poissons comme modèle pour étudier l'évolution des cancers de la peau chez les humains. Ils induisaient le mélanome chez les poissons en les exposants aux UV. Ils ont également produit des poissons hybrides. Autrement dit, ils ont réalisés des manipulations génétiques en introduisant dans l’ADN des poissons, un gène oncogène («Xmrk »). C’est un gène dont l’expression favorise l’apparition d’un cancer.
D’après le Dr Sweet : « il est possible que ce gène puisse aussi jouer un rôle dans l’apparition du cancer de la peau chez la truite de corail.»
La truite de corail est une espèce emblématique et très appréciée, présente dans tout le Pacifique West et en Australie, elle est indispensable à la pêche et au mode de vie des populations aborigènes vivant prés de la grande barrière de corail. Comme le rappelle le Dr Michelle Heupel de l'Institut australien des sciences marines : « Il est vital de comprendre la cause de cette maladie pour continuer à protéger les récifs et leurs habitants."
Source: “Evidence of melanoma in wild marine fish populations.” , PLOS ONE. August 2012. Doi : 10.1371/journal.pone.0041989
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