Cancer : un biomarqueur pour mesurer la résistance du système immunitaire
Des chercheurs lyonnais et grenoblois ont découvert le biomarqueur de la résistance du système immunitaire chez des femmes atteintes par un cancer du sein métastatique. Un espoir pour mieux cibler les thérapies.
Et s'il était possible de prédire l'efficacité d'un traitement contre le cancer ? Dans certains cas de cancers métastasés, quand le pronostic vital est engagé, il faut pouvoir cibler les tumeurs en fragilisant le moins possible l'organisme.
Un biomarqueur révélateur de la qualité du système immunitaire
Des scientifiques pensent avoir trouvé la solution pour prédire si les traitements seront efficaces. Ces chercheurs du Centre de recherche en cancérologie Léon-Bérard de Lyon et la start-up grenobloise ImmunID Technologie ont réussi à identifier un biomarqueur qui permettrait de mesurer la résistance du système immunitaire des personnes atteintes d'un cancer du sein métastatique.
Les biomarqueurs, ce sont ces caractéristiques biologiques qui permettent de déterminer une pathologie et de la détecter précocement. Cela peut être un gène ou une protéine. Ici, il s'agit du lympho-divpénie. Isolé et mesurable rapidement grâce à une simple prise de sang, il permet d'évaluer le nombre et surtout la variété de lymphocytes immunitaires, ces globules blanc qui agissent en soldats contre les virus et microbes. Plus ces lymphocytes sont variés, plus le système immunitaire est résistant. Quand par contre on ne trouve que peu de types de lymphocytes différents , c'est que l’organisme est mal protégé et très fragile.
Un pronostic vital fiable et un traitement mieux adapté
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs grenoblois et lyonnais ont étudié le cas de 133 patientes, suivies entre 2004 et 2009, pour un cancer du sein métastatique. Ils ont remarqué qu'à un stade comparable de la maladie, les patientes, dont le nombre et la variété de lymphocytes étaient élevés, avaient une meilleure réaction aux traitements. Par contre, celles dont les lymphocytes étaient plus rares et moins variés, étaient plus fragiles et avaient un pronostic vital inférieur.
La découverte du lympho-divpénie devrait donc permettre d'affiner le pronostic, mais aussi de mieux adapter les prises en charge. Il permettrait aussi de repérer les malades les plus fragiles et les plus réfractaires aux traitements, pour leur prescrire une chimiothérapie moins toxique à l'égard de leur système immunitaire, et améliorer leur qualité de vie. Mais surtout, ce biomarqueur constitue un point de départ pour trouver des moyens de reconstituer les défenses immunitaires atteintes par les maladies et les traitements. L'étude n’a été menée pour l'instant que sur un type précis de cancer, mais ce biomarqueur pourrait être aussi révélateur pour d'autres pathologies.
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