Consultations médicales : toujours plus d'attente
Quatre mois pour un ophtalmologiste ou deux mois pour un gynécologue : les délais d'attente pour consulter un médecin sont de plus en plus longs. Une situation préoccupante qui pousse bon nombre de Français à renoncer aux soins...
Le résultat du sondage IFOP (1), publié le 18 novembre, est sans appel : 65% des Français pensent que le système de soins s'est dégradé. Parmi les 1.021 personnes interrogées, seules 13% trouvent que la qualité des soins s'est améliorée. En cause : le coût des consultations, la disponibilité du personnel soignant, mais surtout le délais d'attente pour obtenir un rendez-vous. A la question "Quel est selon vous l'élément qui s'est le plus dégradé ces dernières années ?", ils sont 40% à invoquer ce temps d'attente.
Des délais d'attente plus en plus longs
En tête du classement : l'ophtalmologie, avec près de quatre mois pour obtenir un rendez-vous (111 jours). S'ensuit la gynécologie, avec 57 jours d'attente en moyenne, et la dermatologie avec 50 jours. Avec seulement six jours d'attente, la médecine générale reste en bas du classement. Pourtant, ce délai n'était que de quatre jours en 2012, preuve que la situation ne s'améliore pas.
Concernant l'hôpital, les résultats suivent la même pente : 81 jours pour un ophtalmologiste, 56 pour un dermatologue et près d'un mois et demi pour un gynécologue. Obtenir une consultation avec un psychiatre prend 25 jours. Face à cela, bon nombre de patients (un tiers) se tournent vers les services d'urgences.
64% des patients renoncent à se soigner
Devant la difficulté à obtenir un rendez-vous, deux tiers des patients baissent les bras. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années. Autres causes invoquées pour justifier le renoncement au soin : le coût trop cher des consultations et l'éloignement géographique du lieu de rendez-vous.
Un point positif ressort néanmoins du sondage : les personnes interrogées restent convaincues de l'importance du système de santé. Ils sont 53% à penser que les dépenses de santé représentent un investissement qui a des effets positifs sur l'économie et la production de richesses. En 2007, il n'étaient que 32%, soit près de deux fois moins.
(1) Sondage IFOP pour Jalma, cabinet de conseil en économie de la santé, 1.021 personnes ont été invitées à remplir un questionnaire en ligne, du 28 octobre au 3 novembre 2014.