Ganglions : les filtres de la lymphe
Répartis dans tout le corps pour filtrer la lymphe, les ganglions sont des organes essentiels au bon fonctionnement du système immunitaire. Mais ils peuvent aussi être touchés par des cancers, comme celui du sein. Il faut alors les enlever de manière chirurgicale.
Qu’est-ce que les ganglions ?
Nous avons une centaine de ganglions répartie dans tout notre corps. Ils ressemblent à de petits haricots, de 1 à 15 millimètres de diamètre et servent surtout à filtrer la lymphe, d'où leur nom complet : les ganglions lymphatiques.
La lymphe est ce liquide clair qui circule entre les tissus et les cellules. Elle draine des nutriments, des lipides et toutes sortes de déchets issus des cellules. Elle est ensuite entraînée dans les vaisseaux lymphatiques. Ceux-ci circulent parallèlement aux veines.
Présents dans tout l'organisme, les vaisseaux lymphatiques se rassemblent dans des gros vaisseaux collecteurs, comme le canal thoracique, qui finit par déverser son contenu au niveau d'une grosse veine du tronc, la veine sous-clavière gauche.
La circulation lymphatique rejoint donc la circulation sanguine. Mais heureusement, avant cette jonction, la lymphe est filtrée au niveau des ganglions.
En première ligne des défenses immunitaires
En effet, la lymphe, qui est au contact de tous nos tissus, est en première ligne lorsqu'un agresseur étranger (un microbe par exemple) pénètre dans l'organisme. Ces microbes se retrouvent ainsi entraînés jusqu'à un ganglion proche, à l'intérieur duquel va se déclencher un ensemble de réactions ayant pour but l'élimination de l'intrus.
Avec certains microbes très virulents ou lorsque le patient voit son système immunitaire affaibli, les ganglions fonctionnent parfois moins bien et jouent moins efficacement leur rôle de barrière. Or, si les microbes ne sont pas détruits au niveau des ganglions, ils peuvent être déversés dans le sang, avec la lymphe. C'est ce que l'on appelle une septicémie, une infection généralisée très dangereuse.
Cancer : la méthode du ganglion sentinelle
Les ganglions peuvent aussi être touchés par le cancer. Il y a deux cas de figure : soit ce sont les lymphocytes à l'intérieur des ganglions qui deviennent cancéreux (ou lymphome) ; soit les ganglions sont atteints par des cellules cancéreuses venues d'une tumeur plus lointaine.
C'est ce qui arrive notamment dans le cancer du sein, où des métastases partant de la tumeur initiale peuvent se propager jusqu'aux ganglions alentours. Voilà pourquoi jusqu'à une période très récente, lorsqu'une tumeur du sein devenait invasive, on enlevait cette tumeur mais aussi la plupart des ganglions situés dans l'aisselle du côté atteint.
Heureusement, une nouvelle technique consiste à analyser seulement le ganglion le plus proche pour voir s'il est atteint par le cancer. C'est ce qu'on appelle la technique du ganglion sentinelle, qui permet d'éviter le curage axillaire dans environ 70 % des cas, c'est donc un vrai progrès médical, car le curage est une technique qui peut être assez douloureuse.
Cependant, cette technique du ganglion sentinelle n'est pas encore parfaite. Dans 5 à 10 % des cas, les ganglions sentinelles ont l'air sain en apparence mais cachent en fait des microlésions cancéreuses. Or, celles-ci ne peuvent être détectées que lors d'un examen plus approfondi, qui aura lieu après l'examen en laboratoire d'anatomopathologie. S'il s'avère que le ganglion est finalement atteint, la patiente devra alors revenir pour subir un curage axillaire complet.