L'inactivité, responsable d'un décès sur dix
Le manque d'activité physique est responsable de presque un décès sur dix dans le monde, soit à peu près autant que le tabac ou l'obésité, selon une étude publiée, mercredi 18 juillet 2012, dans le cadre d'un numéro spécial de la revue médicale britannique The Lancet. Mais il ne semble pas y avoir de solutions miracles à ce problème. Pourtant, nous avons tout à gagner à bouger.
Les dégâts de la sédentarité sur notre santé ne sont plus à démontrer. Le Dr I-Min Lee de la Harvard Medical School de Boston a chiffré ces dommages. Selon lui, 6 % des maladies cardio-vasculaires, 7 % des diabètes de type 2 (la forme la plus courante de la maladie) et 10 % des cancers du sein et du côlon, peuvent globalement être attribué s à l'inactivité physique. Pour les seules maladies cardio-vasculaires, 400 000 décès dans le monde auraient ainsi pu être évités en 2008. L'étude ajoute aussi qu'avec la généralisation de l'activité physique, l'espérance de vie de la population mondiale pourrait augmenter de 0,68 année.
Une autre étude, dirigée par le Dr Pedro C. Hallal de l'Université de Pelotas, au Brésil, et réalisée dans 122 pays a permis de démontrer qu'un tiers des adultes et quatre adolescents sur cinq dans le monde ne faisaient pas suffisamment d'exercice physique. Cette inactivité des adolescents les expose à un accroissement de 20 à 30 % du risque de développer des maladies cardio-vasculaires, du diabète et certains cancers, une fois adultes.
Les adultes les plus inactifs se retrouvent à Malte (71 %), en Serbie (68 %), au Royaume-Uni (63 %), tandis que la Grèce et l'Estonie sont les meilleurs élèves, avec seulement 16 et 17 %, respectivement, d'inactifs.
"Dans la plupart des pays, l'inactivité augmente avec l'âge et est plus importante chez les femmes que chez les hommes (34 % contre 28 %). L'inactivité augmente également dans les pays à hauts revenus" a déclaré le Dr Hallal à l'AFP.
Quels moyens employer pour lutter ?
Selon les recommandations de l'OMS, 30 minutes de marche rapide cinq jours par semaine, seraient suffisantes pour se maintenir en bonne forme. Des mesures qui, sur le papier, semblent simples. Mais la question cruciale est de savoir comment convaincre la population de "bouger". Bien que des preuves solides des dangers liés à l'inactivité physique existe, le problème peine encore à être considéré comme un véritable problème de santé publique.
Aucune étude ne propose de formule magique. D'après Gregory Heath, de l'Université du Tennessee, qui a étudié les opérations tentées entre 2001 et 2011, les plus efficaces sont les campagnes de presse ou les petits messages comme "monter à pied plutôt qu'en ascenseur" , la création de pistes cyclables ou encore l'interdiction ponctuelle des centre-villes aux voitures.
En savoir plus
- The Lancet
- "Physical Activity", 18 juillet 2012.