Les dangers de la radioactivité sur la santé humaine
Après le tremblement de terre et le tsunami, le Japon fait face à une troisième menace : le risque nucléaire. La centrale de Fukushima Daishii, située à 250 km au Nord de Tokyo, subit les conséquences du séisme et du tsunami. Deux réacteurs sur six ont explosé suite à des pannes du système de refroidissement, et des fuites radioactives ont été constatées.
Japon : vers une menace de catastophe nucléaire ?
France : de l'iode en cas d'accident nucléaire
Que faire en cas d'irradiation ?
Il faut distinguer trois types d'atteintes sur l'organisme et de ces trois atteintes vont découler des conseils différents. Il est donc nécessaire de bien les comprendre :
- L'irradiation externe correspond au rayonnement direct reçu à proximité immédiate d'une source, par exemple un réacteur nucléaire. Le risque est immédiat, vital si la dose est élevée. Il s'agit de l'équivalent d'une brûlure partielle ou totale.
- La contamination externe est liée quant à elle à des particules radioactives qui viennent se déposer sur la peau, les muqueuses, les vêtements et provoquer des lésions dans un second temps.
- La contamination interne correspond à la présence de substances radioactives à l'intérieur de l'organisme, absorbées soit par les voies respiratoires (en respirant des poussières contaminantes) soit par voie digestive (eaux contaminées).
Quels sont les gestes pour se protéger de ces trois risques ?
Pour l'irradiation externe, il faut s'éloigner au maximum de la source radioactive, c'est à dire de la zone autour de la centrale nucléaire. La zone d'exclusion permet de limiter le nombre de personnes présentes dans un périmètre à risque immédiat.
Pour limiter les contaminations externes et internes, il ne faut pas s'exposer à l'extérieur et les mesures préconisées sont avant tout le confinement (restez chez vous). Fermez les portes et fenêtres pour que les particules radioactives ne pénètrent pas à l'intérieur. Les masques comme ceux qu'on voit à la télévision, portés par les Japonais ne servent à rien contre le risque d'inhalation de radioéléments : qu'ils s'agissent des masques simples voire même ceux de la grippe aviaire (dits FFP2), ils ne filtrent pas assez. Le seul bon réflexe est de rester chez soi.
N'allez pas non plus chercher vos enfants à l'école : ils y sont en sécurité avec des plans et des enseignants formés pour adopter les bons réflexes. Sortir et aller les chercher serait une prise de risque inutile.
Ensuite, une fois à l'intérieur et surtout si la situation se prolonge, il faut éviter la contamination interne par voie digestive. Le stockage de bouteilles d'eau est donc conseillé... ne pas consommer l'eau du robinet, par exemple, ou tout aliment susceptible d'avoir été contaminé. L'objectif est d'éviter la dissémination de la contamination.
Enfin, il est indispensable de suivre l'évolution de la situation. Ecoutez la radio et la télé, ne saturez pas les lignes téléphoniques. Les consignes peuvent changer en fonction de la situation et il faudra donc s'y adapter.
Si malgré tout, une contamination externe survient avec des poussières reçues sur les vêtements, quels sont les bons réflexes ?
Il n'y a pas que les vêtements... il y a aussi les cheveux, les poils (la barbe notamment). Dans ce cas, l'objectif est d'éliminer le maximum de radioéléments sur les vêtements et cela passe par le déshabillage et la douche qui vont éliminer 95 % de la contamination. Insistez bien sur les cheveux...
Une distinction est à faire entre l'irradiation et la contamination externe. Un irradié (qui était au contact quasi direct de la source radioactive) est comme un brûlé ; il ne peut pas contaminer (toucher un brûlé ne brûle pas !). En revanche, un contaminé avec des poussières doit à tout prix être décontaminé pour éviter une dissémination.
Comment est-on alerté en cas de risque majeur ?
Il existe un signal national : une sirène au son modulé montant et descendant. Ce signal comporte trois séquences d'une minute et quarante et une secondes, séparées par un silence de cinq secondes.
A ce signal, il faut entrer le plus vite possible dans un bâtiment jusqu'à ce que l'alerte soit levée. La levée de l'alerte est signalée avec un autre signal par les sirènes : signal non modulé de la sirène durant 30 secondes.
On parle beaucoup de comprimés d'iode ? A quoi servent-ils et faut il en avoir chez soi ?
Non, il ne faut pas en avoir sur soi puisque les plans de secours prévoient une distribution (et un stockage) par zone de défense en France. Ces comprimés sont utiles en cas d'accident nucléaire pour éviter que les radioéléments ne viennent se fixer sur des sites de l'organisme, comme la thyroïde par exemple. En absorbant ces comprimés, on vient saturer préventivement la thyroïde et il n'y aura plus de place pour les éléments contaminés.
Mais ce sont des médicaments qu'il faut prendre sur ordre des autorités sanitaires.
Seules certaines zones à proximité immédiates des centrales ont régulièrement des campagnes préventives de distribution de comprimés d'iode aux populations. Mais là encore il faut attendre le feu vert pour les prendre.
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
Dans les médias :
- Le Monde.fr
- "Accident nucléaire : de l'iode pour prévenir le cancer de la thyroïde", par Catherine Vincent, 14 mars 2011.
- "Il n'est pas question à cette heure de parler d'une contamination planétaire", par Catherine Vincent, 15 mars 2011. - Le Parisien.fr
- "Les effets sur le corps humain des radiations"
- LeFigaro.fr
- "Comprendre la radioactivité en cinq questions clés", par Sandrine Cabut, Anne Jouan et Jean-Luc Nothias, 17 mars 2011
Et aussi :
- Distribution-iode.com
Pour tout savoir sur la campgane de distribution d'iode.