Les jeunes, cibles du trafic de médicaments sur le Net
Selon l'ONU, les jeunes sont de plus en plus victimes des trafics de médicaments illégaux via Internet et les réseaux sociaux. Plus de la moitié des médicaments illégaux sont des contrefaçons.
Après la pornographie et les mauvaises rencontres, un nouveau danger menace les jeunes sur Internet : le trafic de médicaments illégaux.
L'Office international de contrôle des stupéfiants (OICS) vient de publier son rapport, et met en garde les jeunes sur les risques qu'ils prennent en participant à ce trafic.
"Les pharmacies illégales sur Internet ont commencé à utiliser les médias sociaux pour attirer des clients pour leurs sites, ce qui peut exposer un public large, et surtout jeune, à des produits dangereux", a déclaré Hamid Ghose, président de l'OICS.
Cette organisation dépendant de l'ONU rappelle que les jeunes sont particulièrement sensibles à l'ensemble des difficultés sociales engendrées par la drogue : violence, chômage, mauvaise santé et difficultés scolaires.
"Une partie importante des activités des cyberpharmacies illégales consiste à passer en fraude les produits destinés aux consommateurs, à trouver un hébergement pour leur site web et à convaincre les consommateurs que leur activité est en fait légitime", selon l'OICS.
Comme les prinicipaux moteurs de recherche refusent l'utilisation de marques de médicaments de prescription sur leurs liens sponsorisés, les cyberpharmacies illégales se rabattent sur les forums ou les réseaux sociaux pour faire leur publicité.
Autre moyen de se faire connaître : l'envoi de courriels. Environ le quart des mails non sollicités sont en fait des messages publicitaires pour des médicaments.
Pour avoir l'air crédible, elles présentent des déclarations et des photos de prétendus médecins ou affichent sans autorisation des logos, y compris ceux d'organismes nationaux de réglementation des médicaments.
Selon des données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des médicaments commandés à des cyberpharmacies illégales sont contrefaits.
L'OICS a reçu des données concernant plus de 12 000 saisies de substances placées sous contrôle international envoyées par courrier. La majorité de ces médicaments falsifiés sont fabriqués en Inde, aux Etats-Unis, en Chine et en Pologne.
Pour lutter contre ce phénomène, "un certain nombre d'organisations et d'associations nationales et internationales ont pris des mesures (...) visant à certifier les pharmacies légitimes et à tenir un registre des cyberpharmacies homologuées auxquelles les consommateurs peuvent s'adresser", indique l'OICS.
Des campagnes de sensibilisation aux dangers d'acheter des médicaments sur Internet ont aussi été organisées dans plusieurs pays.
L'OICS recommande aux gouvernements d'aller plus loin, en "encourageant les entreprises à refuser aux cyberpharmacies illégales l'accès aux services commerciaux dont elles ont besoin pour mener leurs activités".
- Organisation mondiale de la santé (OMS)
Aide-mémoire sur les médicaments contrefaits.
- Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS)
"Les jeunes ont le droit d'être protégés contre l'usage illicite de drogues et la toxicomanie", rapport annuel 2011, communiqué du 28 février 2012. A télécharger (PDF).
- Allodocteurs.fr
- "Médicaments : halte aux réseaux parallèles"