Maladies cardiovasculaires : prévenir les risques à long terme
La prévention actuelle du risque cardio-vasculaire sur cinq à dix ans telle qu'elle est pratiquée par la médecine peut masquer un danger beaucoup plus grand sur le long terme, met en garde une vaste étude publiée dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine (NEJM), datée du 26 janvier 2012.
"L'approche actuelle de prévention des maladies cardio-vasculaires se concentre seulement sur les risques à court terme ce qui peut procurer une fausse impression de sécurité, surtout chez les personnes dans la quarantaine et la cinquantaine", souligne le Dr Jarett Berry, professeur adjoint de médecine interne à la faculté de médecine de l'Université du Texas (Sud-Ouest) à Dallas, principal auteur de cette étude.
Le concept de risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral sur l'ensemble d'une vie marque un changement important dans la manière dont les individus et leur médecin vont aborder le risque de ces maladies et de leur prévention, estime ce médecin.
"Si nous voulons réduire la fréquence des maladies cardiovasculaires, nous devons en premier lieu empêcher l'apparition de facteurs de risque", insiste le Dr Berry. "Ce sont les facteurs de risque à 40 ans qui déterminent le risque de ces maladies à 70 ou 80 ans", explique-t-il.
En analysant les résultats d'une vaste étude ayant porté sur plus de 254 000 personnes depuis 50 ans, ces chercheurs ont découvert que les personnes d'âge moyen ayant deux facteurs de risque ou davantage (tension artérielle excessive, taux de cholestérol trop élevé, tabagisme...) démultiplient, tout au long de leur vie, le danger de décès cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde et d'attaque cérébrale.
Cette tendance a été constatée quelles que soient les origines, et dans tous les groupes d'âge (45, 55, 65 et 75 ans). Les participants avec plusieurs facteurs de risque ont vu leur danger de développer une maladie cardio-vasculaires décupler.
Source : "Lifetime Risks of Cardiovascular Disease", N Engl J Med 2012; 366:321-329January 26, 2012
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